Les deux internationaux Français Oscar Jegou et Hugo Auradou sont de retour en France.
Alors qu’ils ont obtenu l’autorisation de quitter l’Argentine mardi, les deux joueurs ont grimpé dans le premier vol en direction de Paris, dans la nuit de mardi à mercredi.
Une avocate franco-argentine, nommée Victoria Alvarez, s’est confiée via Le Parisien sur la libération des deux Français.
Celle-ci explique pourquoi les deux joueurs ont été libérés. Extrait:
Le code de procédure pénale de la province de Mendoza, qui est assez moderne, prévoit que tant qu’il n’y a pas de jugement sur le fond, le principe est la liberté. Donc le fait qu’ils soient à disposition de la justice, voire en détention provisoire, était une exception, selon ce code. Ils font toujours l’objet d’une enquête, mais le principe reste la liberté. C’est normal qu’ils puissent partir tant qu’il n’y a pas de jugement sur le fond.
Ils ont d’ailleurs été remis en liberté il y a 10 jours, ils avaient été à Buenos Aires, et on ne leur avait pas rendu leur passeport. Aujourd’hui, il y a encore quelques restrictions mineures pour qu’ils puissent se rendre devant la justice de Mendoza ou le consulat argentin à Paris. Mais compte tenu du fait que le parquet considère qu’il n’y a pas de preuves accablantes, ils se rapprochent chaque jour d’une mise en liberté totale.
Selon elle, ce n’est pas une grande surprise que les deux joueurs aient été libérés. Extrait:
Dans ce dossier, il y a eu un grand écart en matière de positions prises par le procureur. On a pu penser à la possibilité de faits graves, d’après les premières preuves qui étaient des lésions sur le corps de la plaignante. Au fur et à mesure du procès, les prévenus ont apporté des preuves à leur décharge examinées par le procureur et qui ont expliqué les mesures de liberté progressives. Tout cela s’est fait sur plusieurs semaines, avec le résultat des expertises psychologiques et psychiatriques. Honnêtement, quand on lit la procédure, il n’y a pas de grande surprise.
Elle comprend cependant la position de l’avocate de la victime. Extrait:
Le délai de trois mois apparaît dans le code de procédure pénale. Je n’ai pas accès au dossier, donc je ne peux pas juger si c’est prématuré. Il s’agit en quelque sorte d’un délai standard. Après, on ne place pas quelqu’un sans raison en détention provisoire ou en restriction de liberté. Les accusés ont apporté des preuves pour leur innocence, qui ont été rapidement prises en compte.
Et si ces preuves allaient dans le sens inverse, des mesures seraient aussi prises. L’enquête reste en cours, on attend encore le compte-rendu définitif de psychologues et psychiatres. Je comprends la position de l’avocate de la victime. Elle a la possibilité si elle le souhaite de demander des preuves additionnelles au procureur.
Elle explique que les deux joueurs ont eu une très bonne conduite tout au long de la procédure. Extrait:
Tout au long de la procédure, ils se sont montrés très coopératifs, ce qui va dans leur sens. Plus ils coopèrent avec la justice, moins on va ressentir le besoin de les faire revenir en Argentine. Même si l’enquête prend une nouvelle tournure ou si des éléments justifient une inculpation, leur retour en Argentine n’est pas obligatoire.
Pour conclure, cette avocate franco-argentine refuse de croire à toute forme de pression liée au fait que l’avocat des joueurs soit le frère du ministre de la Justice. Extrait:
L’Argentine est un État fédéral, il y a 1 000 km entre Buenos Aires et Mendoza. Ce ministre est un ministre de la nation, il n’est pas au gouvernement de Mendoza. C’est un peu comme aux États-Unis, les provinces sont très indépendantes. Par ailleurs, c’est un avocat plaidant, pas l’avocat constituant. Ils ont deux avocats : un avocat local à Mendoza, et un avocat plaidant qui conçoit la stratégie de défense, qui est le frère du ministre.
Mais il a quarante ans d’expérience, il n’a pas attendu ce cas pour défendre des parties en droit pénal. Encore une fois, je comprends la position de la plaignante et ses avocats. La situation peut être impressionnante, mais des formes de pression ou d’impartialité n’apparaissent pas clairement. La soi-disant influence n’est pas flagrante.