Le manager du Stade-Toulousain, Ugo Mola s’est longuement confié via Midi Olympique pour évoquer notamment son demi-de-mêlée Antoine Dupont.
Selon lui, il n’est pas difficile de gérer un joueur comme Antoine Dupont. Extrait:
Je ne me pose pas la question. Ce sera dur de le manager le jour où le rugby ne sera pas notre centre d’intérêt commun. Si ce sport, qu’on adore tous, reste notre activité principale et notre priorité, si nous sommes toujours capables d’échanger dessus et si je lui apporte quelque chose, ça ne changera rien. Que ce soit Antoine Dupont, Nathan Llaveria ou Simon Daroque qui sont de 2005 et 2006 et évoluent au même poste, je leur parle de la même chose.
Bien qu’il soit un excellent joueur, Antoine Dupont n’est pas plus fort que l’institution du Stade-Toulousain, rappelle Ugo Mola. Extrait:
Si, mais il n’est pas plus fort que l’institution du Stade toulousain. D’ailleurs, on ne l’oppose pas à notre institution. Il en fait partie et, comme d’autres, l’élève. Après, tout ce qui lui arrive est génial. Comme ce qui arrive à Romain Ntamack et aux autres. La question, c’est d’avoir le plus longtemps possible ces joueurs sur le terrain. Gérer les dix plus grands égos du groupe, contrairement à ce que chacun veut bien penser, ce n’est pas si dur.
Il explique devoir énormément nourrir certains joueurs en jeu pour qu’ils puissent continuer de progresser. Extrait:
Les Dupont, Ntamack, Cros, Roumat, Mallia ou Ramos, tu ne peux pas juste leur opposer ta supériorité hiérarchique ou dire que tu décides parce que tu les entraînes. Sinon, ça dure moins de sept secondes (rires). Eux veulent jouer, prendre du plaisir mais aussi progresser, continuer d’évoluer, marquer leur club et leur sport. Chaque blessure de Romain a par exemple été un vrai élan d’émancipation dans sa manière d’être, de fonctionner avec le groupe. Pareil pour chaque expérience d’Antoine. Celle de la Coupe du monde a été terrible mais, plutôt que de la laisser être négative, il en a tiré le meilleur. Celle du VII a été hyper enrichissante.
Dans la foulée, il rappelle que de nombreux observateurs avaient pesté contre la décision d’Antoine Dupont de jouer les Jeux Olympiques de Paris. Extrait:
Il y avait plus de gens pour penser que c’était une connerie que l’inverse. Au-delà de son rêve de gosse de faire les JO, il ne faut pas avoir la mémoire courte. Ce qu’ont fait Bernard Laporte et Serge Simon, puis Jérôme Daret et Christophe Reight, c’est colossal pour être en mesure d’aménager la partie qui les concernait. Les premiers échanges étaient tendus mais, quand on met tout le monde autour de la table en bonne intelligence pour le bien d’une équipe, la réussite est là. Pareil pour nous, au club. Ce n’était pas courageux parce qu’Antoine, dès lors qu’il prend du plaisir, te le rend au centuple.
Pour conclure, Ugo Mola a rendu un magnifique hommage à son demi-de-mêlée Antoine Dupont. Extrait:
C’est un mec éduqué, qui a la reconnaissance du ventre et la faculté à se lancer à fond dans un projet. Après une Coupe du monde où il a été exposé, surexposé et jeté en pâture par l’environnement de l’époque, il n’a pas fait le Tournoi, a emmagasiné de la fraîcheur mentale et nous a embarqués avec lui. Le plan a été réalisé un an et demi à l’avance. On a bataillé sur des journées, des créneaux, des stages, et Christophe (Reight) n’a pas lâché. Notamment sur le fait qu’Antoine ne parte pas au Tournoi.
À d’autres moments, j’aurais pu être tenté de le solliciter pour aller chercher des points. Quand tu ne l’as pas pour un match au Stadium ou à une semaine de la Coupe d’Europe… On s’y est tenu. Pour le bien du joueur, qui s’est accaparé de façon presque obsessionnelle son emploi du temps, et la parole donnée. Mais c’est Antoine qui est champion olympique, pas nous.