C’est une petite bombe qu’a lachée Waisea Nayacalevu ce lundi, dans les colonnes du Daily Mail.
Le trois-quarts centre et capitaine de l’équipe nationale des Fidji, a en effet révélé que le quart de finale que les Flying Fijians ont disputé face à l’Angleterre a failli ne pas avoir lieu.
Et pour cause, les joueurs du Pacifique ont sérieusement envisagé de boycotter purement et simplement la rencontre, pourtant l’une des plus importantes de l’histoire de la sélection, finalement perdue de justesse (24-30).
« Ça n’a jamais été évoqué publiquement, mais il est temps que ça sorte », commence Nayacalevu. « Il faut se débarrasser de ce virus qui a toujours été présent ».
Et ce dernier de développer son propos : « La corruption est bel et bien présente dans le rugby fidjien. On avait décidé de ne pas jouer le match face à l’Angleterre, on voulait partir. Si vous ne payez pas, personne n’ira jouer ce quart de finale. »
« Ils (les dirigeants fidjiens, ndlr) nous avaient promis des choses qu’on n’a jamais eues. Ils nous avaient promis un bonus.
On se trouvait à Marseille, j’ai organisé une réunion via Zoom pour évoquer ce qu’ils nous avaient promis. On leur a donné une date et on leur a dit : ‘Si vous ne nous payez pas d’ici là, personne n’ira jouer ce quart de finale. »
Les autres cadres fidjiens, comme Semi Radradra et Levani Botia, étaient présents lors de cette réunion.
« Cela fait plus de dix ans que je représente les Fidji, et c’est toujours la même chose », reprend l’ancien Toulonnais, qui a rejoint Sale à l’intersaison.
« Ce n’est pas la première fois [que cela se passe ainsi]. Les gars sont payés à moitié, ou pas du tout pendant des semaines. On a été payés le jeudi précédant la rencontre face à l’Angleterre. Forcément, ç’a joué sur notre préparation. »
La Fiji Rugby Union (FRU), la fédération fidjienne, n’a pas tardé à réagir à ces propos. Dans un communiqué, la FRU demande à son ancien capitaine de « fournir des preuves spécifiques pour étayer ses accusations de corruption envers la fédération ».
Cette dernière a toutefois reconnu que la menace de boycott menée par Nayacalevu avait bien eu lieu. Le média fidjien FBC News explique que la Fédération avait dû solliciter l’aide du gouvernement pour régler l’imbroglio et que chaque joueur avait reçu, pour l’ensemble de la Coupe du Monde, la somme de 105 000 dollars fidjiens (environ 43 000 euros).
Via Rugby Pass