Simon Browne est un retraité de l’agriculture.
Ce Sud-Africain vit désormais à Rions, en Gironde.
Il s’est confié via Sud-Ouest pour évoquer la disparition du jeune Medhi Narjissi.
Il ne comprend pas comment le staff des Bleuets a pu laisser les enfants aller à l’eau à cet endroit très dangereux. Extrait:
« C’est incompréhensible. Dias Beach, c’est magnifique, mais je n’y ai jamais nagé alors que je suis un très bon nageur. Une fois, je suis rentré dans l’eau jusqu’au genou. Les courants sont d’une telle puissance. Il y en a en permanence. Et des vagues aussi. C’est plus que dangereux. Tout le monde le sait, là-bas. Et puis, avant d’accéder à la plage à pied, il est impossible de ne pas voir les panneaux qui avertissent du danger. Il y a quelques années, un Américain a été emporté là-bas et n’a jamais été retrouvé.
C’est incompréhensible. À cinq minutes de Dias Beach, il y a par exemple Buffels Bay Beach. Elle est clairement indiquée depuis la route. C’est du côté de False Bay où j’ai nagé toute ma vie. L’océan y est beaucoup plus calme, il n’y a jamais de courant. »
Martin Swanson, un Sud-Africain expert en marketing qui vit en Dordogne rajoute. Extrait:
« Quand je vivais au Cap, je faisais des excursions scolaires dans la réserve naturelle de Cape Point, ainsi que des randonnées quand j’étais scout. Un jour, d’ailleurs, un de mes amis a failli être emporté par le vent au-dessus des falaises qui surplombent Dias Beach.
Ce qui m’agace dans cette histoire, c’est que Le Cap possède de nombreuses plages, et en tant qu’ancien surfeur, j’ai surfé dans la réserve naturelle de Cape Point, mais jamais je n’aurais pensé aller surfer sur cette plage-là. Parce que c’est dangereux, et c’est hostile. Il y a le danger des requins, mais aussi des courants d’arrachement qu’on peut comparer à de puissantes baïnes, produits par la rencontre à cet endroit de l’océan Atlantique et de l’océan Indien.
Les courants sont également causés par le volume d’eau qui arrive sur la plage et repart. En hiver, le système de basse pression monte de l’Antarctique, et il se comporte de manière cyclonique, générant des vents du nord-ouest et amenant de fortes houles à de longs intervalles, des vagues très puissantes venant de l’Atlantique, du sud profond.
Vous aviez une houle de 4 mètres, ce qui représente beaucoup d’eau arrivant sur la plage, provoquant des courants très, très forts. Personnellement, je ne surferais pas dans une houle de 4 mètres. Et je ne pense pas que vous trouverez quelqu’un dans la région du Cap, dans l’eau, du côté atlantique de la mer, nager dans une houle de 4 mètres. C’est tout simplement trop gros. Sans même mentionner Dias Beach, je parle de n’importe quelle plage le long du littoral atlantique avec une houle de 4 mètres, il est peu probable que l’on aille se baigner. Le fait qu’ils soient allés à Dias Beach complique encore plus la situation.
Si les personnes responsables avaient eu un guide local, elles seraient allées ailleurs… il y a tant d’autres plages qui sont magnifiques et complètement sûres. À dix minutes de là, il a été construit des piscines artificielles. Ces bassins se remplissent d’eau avec la marée haute, et l’eau y est renouvelée à chaque marée, permettant de se baigner en toute sécurité, comme dans une piscine en béton, malgré la température glaciale. Ils auraient pu aussi aller se baigner contre une petite somme, à Boulder’s Beach, qui est sûre pour la baignade et protégée. C’est aussi l’endroit où vivent de nombreux pingouins, ce qui rend l’expérience unique. »