Globalement, le début de la saison 2024 / 2025 semble d’un niveau bien plus élevé que le début de la saison dernière.
L’ancien ouvreur Lyonnais Jonathan Wisniewski s’est confié via Midi Olympique.
Il affirme être totalement d’accord avec ce constat.
Il s’explique. Extrait:
Sur les matchs que j’ai eu la chance de commenter et même sur tous ceux que j’ai regardés par ailleurs, je confirme à 100 % le constat. Au-delà du nombre d’essais et du suspense, on voit tout simplement des équipes qui essaient de se faire plaisir et de pratiquer un rugby moins fermé que ces derniers temps, avec une envie manifeste de tenir le ballon et de donner du volume au jeu. J’attribue cela à plusieurs facteurs.
D’abord, parce que l’exemple vient toujours d’en haut. En France, les clubs évoluent dans la mouvance du Stade toulousain, qui pratique le rugby qui gagne en ce moment. Sans oublier, au niveau international, les exemples des Irlandais qui tiennent énormément le ballon, ou de l’Afrique du Sud qui est championne du monde et est en train de révolutionner son rugby. Tout cela donne une tendance dans laquelle les clubs s’engouffrent.
Il ne manque pas de parler positivement de l’arbitrage. Extrait:
D’abord, à l’énergie nouvelle qu’ont insufflée Romain Poite et Mathieu Raynal à la direction des matchs, en tant que managers du haut niveau. Ils n’ont pas hésité à lancer de jeunes arbitres – il y en avait d’ailleurs deux la semaine dernière qui officiaient sur leur premier match de Top 14 – qui apportent quelque chose de nouveau dans leur proximité par rapport aux acteurs du jeu, par leur comportement, par leur vision des choses, par leurs causeries. Et surtout, ils sont en accord avec ce que souhaitent les jooueurs, les managers ou les télés. Et cela contribue évidemment au spectacle que l’on voit depuis le début de la saison.
Il estime également que les nouvelles règles adoptées en Top 14 permettent la mise en place d’un jeu plus ambitieux. Extrait:
Bien sûr. Le simple fait d’obliger les défenses à reculer sur les échanges de jeu au pied “force” quelque part à contre-attaquer, parce que cela crée des espaces, et le fait que les arbitres soient très vigilants sur le respect de cette nouvelle règle accentue le mouvement. On sent que tous les acteurs du jeu font corps depuis le début de la saison, et la fameuse journée qu’ont passée en commun les arbitres et les managers en début de saison y est pour beaucoup, je pense.
Quand les arbitres voient que tous les staffs du Top 14 sont en consensus sur la volonté d’envoyer davantage de jeu, ils y sont forcément sensibles, tout comme les managers sont plus compréhensifs avec eux après avoir été mis devant des images où personne n’était d’accord sur la faute qu’il fallait siffler.
En revanche, il peste contre les mêlées qui durent parfois de longues minutes. Extrait:
Ça aussi, c’était un vrai sujet dans le rapport entre clubs et arbitres. En tant que commentateur, il faut être honnête : quand on passe cinq ou six minutes sur la même mêlée, c’est insupportable. Il y avait une vraie frustration par rapport à ça, d’autant que même parmi les joueurs personne n’est jamais d’accord sur la faute à siffler, ce qui rend cette phase de jeu plus frustrante.
C’est pourquoi il y a eu cet été une prise de conscience quant aux attendus arbitres, qui sont plus que jamais à la disposition du jeu et ne sifflent que lorsque c’est vraiment nécessaire. Cela contribue à la qualité du spectacle, et n’aurait pas été rendu possible sans les échanges de cet été.
Le rugby est cyclique. Depuis toujours, il y a des périodes où le jeu qui gagne est plus stratégique, défensif, avant que certains aménagements de règles le fassent basculer dans un cycle plus offensif. Là, en plus, on sort d’une Coupe du monde où on ne s’est pas vraiment régalé, qui a suscité une frustration générale.
Tout cela mis bout à bout explique en partie pourquoi les équipes cherchent à ce lâcher davantage en ce début de saison. Sans oublier, pour la bonne bouche, que tous les clubs sont désormais dotés de superbes outils, à savoir des pelouses hybrides ou synthétiques, qui contribuent pour beaucoup à la qualité du jeu. Toutes les conditions sont réunies pour le spectacle, en somme.
Pour conclure, Jonathan Wisniewski explique que Stade-Toulousain possède un ou deux temps d’avance sur les autres équipes du Top 14. Extrait:
Le constat d’aujourd’hui est que le Stade toulousain possède un ou deux temps d’avance sur sa concurrence. Ses principaux outsiders, La Rochelle et l’UBB, sont en train de se creuser la tête pour rivaliser au mieux avec eux, tandis que d’autres clubs moins en verve ces dernières années comme le Racing, Lyon, Clermont ou Montpellier ont envie de bousculer les lignes.
Même si le championnat semble un peu écrit d’avance cette année, Toulouse n’en est pas pour autant à l’abri de quelques cailloux dans les chaussures et il est intéressant de voir comment la concurrence va chercher à se hisser au niveau dans son sillage. Et si elle va y parvenir, évidemment…