Le week-end dernier, Montpellier s’est incliné à Bayonne sur le score étriqué de 27 à 26.
Interrogé en conférence de presse ce jeudi, le technicien Montpelliérain Benoit Paillaugue n’a pas mâché ses mots.
Il est revenu sur cette défaite frustrante contre Bayonne. Extrait:
On a dit ce qu’on pensait. Il a été plutôt musclé à la mi-temps du match que lundi. Lundi, on leur a juste montré que l’a première mi-temps était inacceptable pour un club comme le nôtre. Et que la deuxième mi-temps était de meilleure qualité.
C’est là-dessus qu’on doit se positionner, en étant plus intelligent et plus mature dans notre gestion de match. Parce que je pense que c’est ce qui nous coûte le match, en plus de la première mi-temps, c’est surtout nos huit dernières minutes.
Il estime que son équipe est encore en reconstruction. Extrait:
Je pense que cette équipe est en reconstruction. Il y a encore quelques maladies. Maintenant, c’est à nous d’essayer de les gommer le plus rapidement possible. On n’est qu’à la quatrième journée, mais on est quand même en urgence à l’heure actuelle.
il y a des choses qui s’améliorent. Mais on ne gagne pas, comme a pu le dire Bernard (Laporte) dans ses dernières interviews. Il faut que cette équipe apprenne à gagner.
Il regrette que son équipe ait manqué de bulbe en fin de match. Extrait:
En tout cas, sur ces dix dernières minutes contre Bayonne, on manque de bulbes. Sur le dernier essai, par exemple, on les laisse marquer proche des poteaux, alors qu’il faut les pousser au coin. Des choses simples qu’on pensait acquises ne le sont pas. Donc, c’est à nous de travailler en vidéo, de leur montrer, de leur expliquer encore et encore, jusqu’à ce que ça rentre.
Moi, à Bayonne, je suis déçu parce qu’il y a eu une débauche d’énergie, sur la seconde mi-temps en tout cas, et on aurait mérité un peu mieux. On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes, en faisant une première mi-temps de cette qualité. Et malgré ça, tu marques 27 points en une mi-temps face à une équipe invaincue depuis deux ans et demi à Jean-Dauger.
Il explique pourquoi le staff est constamment obligé de mettre la pression sur les joueurs. Extrait:
Je pense que c’est une équipe qu’il ne faut pas lâcher. C’est une équipe à réaction. Depuis des années. Il faut changer cette mentalité-là. Ça ne change pas du jour au lendemain. Après, j’ai bien aimé les réflexions de Bernard. Ici, tout est cool. Le club, la ville… Il n’y a pas trop de pression pour les mecs. C’est à nous de leur mettre, à eux de se la mettre. C’est ce qu’on va essayer d’inculquer dans les semaines et les mois à venir.
Des clubs comme Toulon, Toulouse, La Rochelle et Bayonne, ils n’ont pas besoin de se mettre sous pression à l’intérieur du club parce qu’ils l’ont à l’extérieur. Et nous, c’est ce qu’il faut qu’on arrive à inculquer aux mecs.
Par notre état d’esprit. Déjà, celui du staff. Je pense que ça doit venir aussi un peu de nous. Et d’inculquer ça à nos leaders de jeu. Il y en a qui l’ont. Il faut que ça se propage et ça prend un peu de temps. Mais c’est à nous de changer cette image de l’équipe. Il y avait des mecs dans le groupe qui arrivaient à foutre la pression. Là, il faut qu’on les trouve. Il faut qu’il y en ait qui s’imposent. Il y en a qui ne vont pas tarder. Après, il y aura des sélections naturelles.
Il exprime sa frustration du moment. Extrait:
Oui, j’ai de la frustration. Je ne vais pas le cacher. Mais il faut aussi faire avec les joueurs que tu as et essayer d’y aller petit à petit. Moi, mon ego n’en prend pas un coup. Pas du tout. On travaillera dans l’ombre. Et un jour, j’espère qu’on dira, ça y est, le jeu de trois-quarts a pris les devants et ça va avancer. Mais c’est un travail de longue haleine. J’ai une idée précise de ce que je vais faire. Mais ça prendra du temps.
Dans la foulée, il demande aux recrues d’en faire davantage. Extrait:
Ils doivent faire plus. À l’image de l’équipe. Après, c’est difficile quand tu arrives dans une équipe qui doute, qui perd des matches. Je le conçois, je l’entends. Mais à un moment donné, il faut avoir aussi du caractère. Je pense que pour jouer à Montpellier, il faut avoir du caractère. Tout est difficile ici. L’environnement est compliqué. On n’a pas bonne presse. Même si ça va, on ne parle pas de nous. C’est comme ça. Mais il faut que ça devienne une force, en fait. Ça fait des années que c’est comme ça. Il faut s’en servir.
Et c’est ça que nous, on doit inculquer aux mecs. Ils doivent se resserrer, ils ne doivent compter que sur eux. Et les jeunes et les nouveaux, ils doivent nous apporter une insouciance.
Pour conclure, Benoit Paillaugue explique en avoir clairement marre d’entendre “ce n’est pas grave” après chaque défaite du MHR. Extrait:
Oui, entre nous, le staff, ça se passe bien. On peut avoir des désaccords, mais il y a toujours de la discussion. Ça se passe très bien là-dessus. Les joueurs ont l’air d’adhérer. Moi, c’est ce qui me dérange, en fait. Tout le monde dit que c’est bien.
Après Toulouse, on m’a tapé derrière l’épaule : ce n’est pas grave. Moi, ça me choque. Oui, on voit des comportements, c’est mieux. Mais on perd. Donc, c’est quoi le cool ? Oui, ça se passe bien, on vit bien. Les mecs adhèrent. Nous, on adhère. Les supporters sont contents parce qu’il y a un meilleur visage. OK, mais là, tu as perdu deux matches à domicile. On en revient à ce que je disais. C’est à nous de mettre la pression.
À force d’entendre ça, à un moment donné, ça va me saouler. Les mecs vont finir par me dégueuler, vont me dire que je fais que râler, que je ne suis jamais content. Ben oui, on ne gagne pas. Donc je rejoins Bernard, il faut gagner. Il faut se payer.
Moi, ces discours où on dit que ce n’est pas grave, tout va bien, on te tape derrière l’épaule, moi, ça m’horripile. Ça me gave. Et ça doit gaver les mecs, parce qu’ils sont sur le terrain. On ne s’entraîne pas toute la semaine pour perdre un match. Ça n’existe pas, ça. Ou alors, il faut que tu changes de sport. Tu vas faire de la marelle, et voilà.