Lors d’un entretien accordé au journal Sud-Ouest, le directeur de la performance de l’Union Bordeaux-Bègles, Thibault Giroud s’est confié sur les longues carrières des joueurs de rugby.
Selon lui, face aux cadences infernales du Top 14, de la Champions Cup et des sélections, il devient de plus en plus dur pour les joueurs de durer à leur meilleur niveau de jeu.
Pour Thibault Giroud, en raison de cette cadence incroyable et de la forte concurrence, il est très rare de voir des joueurs qui restent 10 ou 12 ans en équipe de France.
Selon lui, seul Gaël Fickou pourrait atteindre la barre des 100 sélections.
A part lui, il ne voit pas quel joueur peut autant jouer en équipe de France désormais.
Il explique pourquoi. Extrait:
« Rares seront les joueurs qui passeront 10 ou 12 ans en équipe de France. À l’exception de Gaël Fickou peut-être, je ne vois pas qui atteindra les 100 sélections. Mais les carrières seront plus courtes en club aussi. Cela va plus vite, cela tape plus fort qu’avant.
Chaque semaine, je fixe une charge de travail, des attendus en termes de distance, d’intensité à l’intérieur de l’activité rugby. On les adapte en live et il y a rarement plus de 5 % de marge entre la prévision et la réalité. Nous, on veut moins de volume d’entraînement et plus d’intensité. Mais on impose une surcharge, un temps de jeu effectif (ball in play) sur la semaine d’entraînement supérieur à celui du match. Il y a des entraînements avec des intensités de fou, témoigne Giroud. C’est la récurrence qui use.
Les joueurs sont pistés. En salle, on a beaucoup d’outils connectés pour mesurer l’état de fraîcheur neuro musculaire. On ne leur fait plus passer des tests tous les trois mois. Ils sont testés en permanence. Explosivité verticale, accélération, on sait tout de suite où en est le joueur. »