Le trois-quarts centre de l’Union Bordeaux-Bègles, Nicolas Depoortere a sévèrement été touché lors du match contre l’USAP, samedi dernier.
C’est suite à un plaquage très violent et illégal du centre Catalan Apisai Naqalevu que le centre international Français s’est retrouvé KO au sol.
Victime d’une commotion cérébrale, le joueur Bordelais a été contraint d’être évacué sur civière.
Le joueur de l’UBB a passé des examens médicaux cette semaine. Ces-derniers ont révélé une fracture de la pommette et une multitude de petites fractures au visage.
Ce jeudi, Nicolas Depoortere a subi une intervention chirurgicale. Une plaque lui a été posée comme à Antoine Dupont, l’année dernière.
Il sera écarté des terrains pendant environ deux mois.
Interrogé via France Bleu Gironde, le père de Nicolas Depoortere, Alexandre s’est confié.
Il a dans un premier temps donné des nouvelles de son fils. Extrait:
“Tout va bien. Il vient de rentrer et il se repose désormais. Il va maintenant vivre avec cette plaque et il verra par la suite quand il souhaite l’enlever, peut-être d’ici un an. C’est un peu la même chose qu’Antoine Dupont lors de la dernière Coupe du Monde. Mais il va prendre son temps pour revenir, il n’y a pas d’urgence liée au calendrier.”
Il avoue avoir eu très peur. Extrait:
On a été très choqué avec ma femme. Quand vous voyez votre gamin allongé sur la pelouse comme ça, ce n’est jamais rassurant. Cela fait quelques années que je suis sur le terrain en tant que dirigeant ou au bord comme spectateur, quand vous voyez la violence du choc et les personnes qui s’affairent autour de lui, vous comprenez tout de suite qu’il ne va pas se relever. On est arrivé très vite à l’infirmerie et on a vu qu’il était conscient, qu’il parlait. Il avait mal mais c’était déjà une bonne nouvelle de le voir. Après, forcément, ça remue de voir son enfant comme ça.
Il ne manque pas de s’en prendre quelque peu à l’arbitre qui a mis 43 secondes pour arrêter le jeu. Extrait:
“Nous étions à 30 mètres et on a vu que ça avait tapé très fort. On a très vite compris : boum, cassé ! Je tiens d’ailleurs à remercier le staff de l’UBB pour sa réactivité contrairement aux 42, 43 secondes qu’il a fallu à l’arbitre pour arrêter le jeu mais bon, c’est une autre histoire.”
Dans la foulée, il exprime sa colère suite à ce plaquage très violent d’Apisai Naqalevu qu’il compare à un attentat. Extrait:
“Tout le monde a vu les images, c’est un attentat ! Ce n’est pas un fait de jeu. C’est incompréhensible. On parle de la sécurité des joueurs du matin au soir, et c’est très bien, on sait aussi que c’est un sport de combat, on sait qu’il y a des risques mais là franchement, c’est indéfendable. Il avait juste à le plaquer pour le pousser en touche et à la place, il n’a rien fait pour faire un plaquage. Il lui est juste rentré dedans pour faire mal.”
Alexandre Depoortere atomise ensuite le club Catalan qui n’a pas pris de nouvelles de son fils. Extrait:
“Ne me parlez pas de ça. Cela m’a scié ! On a aucune nouvelle. On ne demandait même pas d’excuses, juste humainement prendre des nouvelles du blessé. Alors l’UBB a peut-être reçu quelque chose mais Nicolas à titre personnel n’a eu aucun appel ou même juste un message de l’USAP ou du joueur. Moi, en tant que papa, ça me scie vraiment !”
Pour conclure, il estime que le barème des sanctions pour ce genre de gestes n’est pas assez élevé. Extrait:
“Ce sont souvent les mêmes les auteurs sur ce genre de geste. Donc on sait que c’est un joueur qui n’arrive pas à se baisser. Pour moi, il faut mettre 15 ou 20 semaines de suspension et vous verrez comme par hasard les clubs leur apprendre à se baisser. Le mec, s’il s’en fait deux dans la saison, c’est 40 semaines et le club va vraiment lui apprendre à faire un plaquage. Sinon il ne le prendra plus et il ne sera plus recruté. Il y aura toujours des faits de jeu mais là, non, ce n’est pas possible. Il a tapé à la tête et je rappelle que Nicolas fait 1m95. Donc, il n’y a pas de discussion.
Nous, on fait comment demain pour remplir les écoles de rugby ? Je suis dirigeant de club, j’explique aux mamans qu’il faut me laisser leurs petits de 7 ans et qu’il ne risque rien car on leur apprend à bien travailler et à bien plaquer. Elle va me regarder et rigoler en me disant “Vous avez vu Mr ce qu’il s’est passé le week-end dernier ?”. A un moment, il faut être cohérent.”