L’entraîneur adjoint du XV de France, William Servat s’est confié dans les colonnes du journal Midi Olympique à l’approche de la Tournée d’automne.
Ce-dernier a accepté de revenir dans un premier temps sur les affaires extra sportives qui ont entaché le rugby Français, l’été dernier.
Il ne le cache pas : la Tournée en Argentine a été très difficile à vivre pour tout le monde.
Il explique que tout a tourné au cauchemar lors de cette Tournée. Extrait:
Cette tournée a été très dure à vivre. Très, très dure. C’est aussi pourquoi je ne me suis pas exprimé, depuis notre retour d’Argentine. Quand on entraîne des joueurs et qu’on est investi à 200 %, on ne peut pas rester insensible. Impossible. D’autant plus que nous venions de réaliser un réel exploit avec cette victoire lors du premier test.
Ensuite, tout a viré au cauchemar. Nous sommes des entraîneurs, mais avant tout des hommes. Nous sommes attachés à nos joueurs. Quitter le sol argentin en laissant Oscar (Jegou) et Hugo (Auradou) derrière nous a été difficile humainement. Un véritable traumatisme. Notre responsabilité d’homme était engagée.
Il indique que le groupe France aura toujours besoin de moments de convivialité, malgré les nouvelles règles très strictes imposées par la Fédération Française de Rugby suite à ces dérapages. Extrait:
Nous aurons toujours besoin de ces moments-là. Des moments de partage, de fraternité, de vivre ensemble. Je crois au supplément d’âme, à la notion de groupe. Ce nouveau cadre de vie a posé des bases, mais je dirais plutôt que c’est un nouveau cadre de performance. Ne croyez pas que les joueurs de l’équipe de France boivent de l’alcool après tous les matchs. Non, ce n’est pas le cas. Nous sommes dans une logique de performance. Quand je lis parfois certains commentaires… Cela peut paraître caricatural. Non, le XV de France n’est pas composé d’alcooliques.
Il indique que des ajustements vont être effectués pour les troisième mi-temps. Extrait:
C’est aussi simplement la possibilité de prolonger le plaisir que l’on prend avec le groupe sur le terrain, pour renforcer les relations essentielles à un collectif. Nos joueurs sont professionnels et connaissent le planning qui les attend.
Prenons l’exemple de cette tournée qui débute contre le Japon. Une semaine plus tard, nous affronterons les All Blacks et six jours après, l’Argentine se présentera au Stade de France. Les joueurs ne pensent qu’à gagner ces matchs et vont s’en donner les moyens. La cohésion ne se fait pas qu’au cours de la troisième mi-temps, elle se fait au quotidien et ne peut être artificialisée.
Récemment, le président de la Fédération Française de Rugby, Florian Grill a indiqué que certaines membres du staff technique participaient aux soirées avec les joueurs.
William Servat réagit. Extrait:
Nous en avons parlé entre nous. Personne n’a, a priori, été contacté à ce sujet et ce depuis quatre mois que la tournée est terminée. Le rugby, c’est aussi le partage. Des moments de convivialité entre le staff et les joueurs, je ne vois pas ce qu’il y a de choquant. Ça fait partie de la vie et de la construction d’un groupe. Après, nous sommes tous des entraîneurs expérimentés. Nous savons rester à notre place.
Nous n’avons pas des objets, en face de nous, mais des êtres humains ! Il est évident que nous tissons des liens. C’est ma nature et ça me caractérise. Un entraîneur doit avoir une relation de confiance avec ses joueurs, pour les faire évoluer et les mettre dans les meilleures conditions pour être performants. Il est capital d’être objectif et juste, quels que soient les liens entretenus. On peut tout à fait être très dur avec un joueur sur sa performance sans juger l’homme. C’est justement avoir de la considération que de lui dire la vérité. Je n’ai donc aucun problème dans la relation que je crée avec eux. Bien au contraire, je pense que la connexion entre le staff et les joueurs est une force.