Le LOU Rugby reste sur trois défaites consécutives en Top 14, à l’issue de ce premier bloc.
Les Lyonnais se sont inclinés samedi dernier à Mayol contre Toulon sur le score de 21 à 10.
Interrogé via Le Progrès, le manager du LOU, Fabien Gengenbacher a fait un point sur la situation sportive de son club.
Il se dit très frustré. Extrait:
Si on reste sur les deux derniers matches contre Bayonne et Toulon, on ressent forcément de la frustration, parce que ces deux défaites ne valident pas le travail effectué. On reste jugé sur le classement. Malgré tout, si je prends un peu de hauteur, on a quand même montré de la constance sur certaines valeurs qui sont importantes dans ce sport et qu’on avait perdues la saison passée. Les joueurs sont dans une autre dynamique sur l‘état d’esprit, la combativité, la notion d’effort.
Il y a vraiment eu une prise de conscience à l’intersaison de devoir modifier un certain nombre de choses. Il y a eu des changements que j’ai provoqués aussi par des décisions qui font qu’on est dans un environnement beaucoup plus tourné sur la performance. Mais malgré tout, comptablement, il y a cette frustration de ne pas être dans le Top 6, parce qu’on avait vraiment la possibilité de valider notre montée en puissance sur ce premier bloc.
Il est ensuite revenu sur la défaite concédée contre Bayonne, à domicile. Extrait:
La semaine avant Bayonne est symptomatique de là où on en est en termes de maturité. Le groupe sortait d’une performance à Perpignan où il était satisfait et soulagé de mourir seulement à trois points après avoir terminé à 13 contre 15. Même si je savais qu’il a tendance à se reposer sur ses lauriers, j’avais décidé de le tester sur cette semaine-là, parce que je considérais qu’on était arrivé à un point où l’enjeu de ce match était tellement énorme, tellement perceptible qu’il n’y avait pas besoin d’en rajouter. Malheureusement, ce relâchement on l’a retrouvé contre Bayonne en première mi-temps, mais également après être repassé devant 33-32. C’est la preuve que le groupe n’est pas encore suffisamment mature.
Il ne le cache pas : certaines choses prennent plus de temps que prévu. Extrait:
Après la fin du cycle précédent en 2023, où pour moi il y a eu une surperformance (3e ) qui a masqué quand même pas mal de choses, on est en train de reconstruire le leadership, l’environnement autour de l‘équipe. Des choses prennent un peu plus de temps.
Honnêtement, je l’ai dit aux leaders en toute transparence lundi dernier. Si on avait coché les deux matches à Perpignan et contre Bayonne, je pense qu’on aurait été en avance sur là où on se situe. Ça aurait un peu floué notre vraie évolution dans l’expérience collective et la maturité des choses qui ne sont pas perceptibles à l’extérieur pour les supporters. On aurait toutefois dû en cocher un des deux, notamment Bayonne. Maintenant, il faut tirer les vraies leçons de notre début de saison, que ce soit sur le rugby, sur notre environnement, sur ce qu’on y met dans notre préparation pour continuer à grandir.
Aujourd’hui, les matchs que l’on gagne, c’est quand on est dominant offensivement et défensivement. On pointe beaucoup notre défense du doigt, mais ce n’est pas une question de système défensif. Ce n’est pas la défense qui est en difficulté, c’est plus notre capacité à ne pas se mettre en danger nous-mêmes, notamment offensivement. On est la quatrième équipe qui perd le plus de ballons et qui fait le plus d’erreurs de main.
Donc oui, l’identité est tournée sur l’attaque, mais il y a un manque de précision et de patience dans les zones de marque. On l’a encore vu à Mayol, où on est tombés quatre fois dans l’en-but sans marquer. On a trop souvent confondu vitesse et précipitation, avec des excès à vouloir trouver la solution tout seul, alors qu’il aurait fallu rester dans le schéma collectif. Le groupe n’a pas encore trouvé le juste équilibre. Mais il est encore une fois dans une phase de construction, de progression.
Il ne veut pas se montrer fataliste. Extrait:
Si on regarde le résultat brut et si on ne prend pas de la hauteur sur l’analyse, on est effectivement à la 10e place. Mais je sais où on en est. Je sais ce qui a été mis en place depuis un an et demi. Quand je suis arrivé au LOU , j’ai choisi zéro joueur. L’effectif était complètement déséquilibré. On est en train de le rééquilibrer. J‘échange beaucoup avec mes leaders sur la situation actuelle. Ils sentent qu’ils sont sur le bon chemin, mais que tout est encore fragile. Ils expriment le fait d’être parfois un peu tout seul dans la régulation. J’en reviens toujours au même point. Le niveau de maturité du groupe doit grandir.
Il ne le cache pas : le LOU se retrouve à un véritable tournant de sa saison avec des matches à venir contre Clermont et Pau. Extrait:
Cela peut être effectivement un tournant de notre saison. On va se mettre en mode commando sur ces quinze jours. Les leaders ont déjà prévu de travailler entre eux et avec le groupe sur un certain nombre de choses. On va sans doute partir en stage avant le match à Pau pour se reconnecter avec l’ensemble du groupe, dont les internationaux qui vont manquer pour la plupart la réception de Clermont, et se refixer nos objectifs pour le reste de la saison.
Il ne se dit pas inquiet mais déçu et frustré. Exstrait:
Non, je suis plus déçu et forcément frustré de ne pas avoir validé ce bloc-là par une ou deux victoires de plus. Mais on n’est plus dans la même dynamique que la saison dernière à prendre 50 points à l’extérieur, sans effort, sans combativité, sans énergie. Aujourd’hui, on a de la constance sur un certain nombre de choses. En revanche, on manque cruellement de discipline dans ce qu’on doit mettre en place, en particulier dans le détail et la précision. C’est là-dessus qu’il faut vraiment qu’on soit beaucoup plus performant.