Le groupe France prépare actuellement le match contre le Japon, programmé samedi soir.
Interrogé via Midi Olympique, le troisième ligne international Français Grégory Alldritt a évoqué ce retour chez les Bleus.
Il s’attend à trois gros matches et explique être très excité comme l’ensemble du groupe. Extrait:
C’est toujours assez particulier. Pour beaucoup d’entre nous, la dernière fois qu’on était ensemble, c’était en mars. Ça fait une sacrée trêve. À chaque fois, on est toujours contents de retrouver l’équipe en novembre surtout que les oppositions de ces tournées d’automne sont, depuis plusieurs années, assez solides. Ça promet trois gros matchs. On est tous excités.
Il a bien évidemment évoqué le nouveau cadre de vie mis en place suite aux dérapages qui se sont produits l’été dernier, en Argentine. Extrait:
Vous parlez d’un « nouveau » cadre de vie, mais je pense surtout que c’est un gros rappel de ce qu’est notre cadre de vie. On avait eu la même discussion il y a quelques années quand Fabien était arrivé, lorsqu’il y avait beaucoup de turnovers dans le groupe. Ça nécessitait une bonne piqûre de rappel à ce moment-là. Aujourd’hui, on est tous d’accord avec ce qui a été dit. C’est un rappel pour ré-identifier les limites. C’était nécessaire après ce qu’il s’est passé cet été. Il faut que l’on en sorte grandis, que l’on apprenne de nos erreurs.
Il refuse de dire que le rugby Français a été laxiste sur le sujet. Extrait:
Je ne crois pas qu’on ait été laxistes. Maintenant, le rugby a pris une dimension folle en France sur les cinq dernières années. On a acquis un statut différent. Il faut le comprendre et l’assumer. Il faut faire attention à ce qu’il n’y ait pas de dérive.
Il indique s’être senti très concerné par ces affaires. Extrait:
Il s’est passé quelque chose de très important. Pour être honnête, je me suis senti très concerné par les événements de cet été. Les critiques étaient, pour certaines, constructives et bienveillantes. Celles-là étaient nécessaires. Dans le lot, il y en a des négatives et des pas très intéressantes. Il faut savoir faire le tri. C’est normal que le public soit inquiet. Notre job à nous, les joueurs, est de retrouver les terrains, de remouiller ce maillot de l’équipe de France et regagner. Il va falloir rassurer tous ceux qui nous soutiennent.
Il refuse de comparer les générations des équipes de France. Extrait:
Je pense qu’il ne faut surtout pas comparer. C’étaient des équipes de France différentes dans des sociétés différentes. Le sport a évolué, avec un professionnalisme différent. La comparaison n’a pas lieu d’être avec le passé. À nous d’être en accord avec notre temps et notre ère pour faire de notre mieux.
Je dis souvent que tous les joueurs d’une équipe doivent être des leaders par leurs comportements et leurs attitudes. C’est d’autant plus le cas quand on représente la France, plus de 60 millions d’habitants. On se doit d’être encore plus exemplaires.
Il explique comment l’équipe de France doit redorer son image. Extrait:
Ça commence sur le terrain, en faisant preuve de résilience et d’engagement. Je pense que ce sont des valeurs qui parlent beaucoup. Il faut regagner, redonner un petit peu de joie à nos supporters. Les faire vibrer à nouveau va aider. Il y a le terrain et puis surtout l’exemplarité en dehors.
Il refuse de dire que sans cette charte, le rugby aurait été en grand danger. Extrait:
Je ne pense pas. Nous, les joueurs, sommes les premiers conscients que l’image n’est pas forcément très bonne depuis cet été. On est les premiers impactés mais aussi les premiers à vouloir redresser la barre. La charte est là pour le rappeler. Mais on n’a qu’une envie : refaire rêver les Français comme pendant la coupe du Monde 2023.
Il s’est ensuite confié sur l’alcool dans le rugby. Extrait:
L’alcool dans le rugby, comme dans tous les sports et dans la société française, ça peut être un souci à un moment donné. On sait qu’il y a des dépendances. Maintenant, est-ce que c’est le cas en équipe de France ? Est-ce que c’est le cas dans tous les clubs de rugby ? Je suis contre les généralités. Bien sûr qu’il faut faire attention à ça, mais comme partout dans notre société.
Plein de soirées où on rentre de match et on passe juste des heures à discuter, à manger. Il y a des moments comme ça. Il y en a aussi, bien sûr, où il y a un peu d’alcool. On est comme tout le monde là-dessus. Encore une fois, est-ce que c’est une généralité ? À La Rochelle, on n’a jamais forcé un joueur à boire. On a tous des libertés. Il ne faut pas faire de généralités.
Il valide l’idée des contrôles en équipe de France. Extrait:
C’est une très bonne solution. Ceux qui ne veulent pas être contrôlés sont les personnes qui ont quelque chose à se reprocher. En équipe de France, tout le monde l’a accepté car personne n’a rien à se reprocher. Contrôle ou pas contrôle, ça m’est complètement égal.
Il l’affirme : c’est l’image du rugby qui a surtout été dégradée avec ces affaires. Extrait:
C’est ça, ça nuit au rugby de façon générale. Jean-Marc Lhermet nous l’a très bien dit au moment de nous présenter la charte. Il faut penser aux parents qui ont des enfants en bas âge. Au début de la saison, ils ont le choix de les mettre au rugby ou dans d’autres sports. Qu’est-ce qu’ils vont se dire, à ce moment-là ? Les évènements de l’été ont été marquants. C’est notre rôle et notre responsabilité de redorer cette image pour que ces parents aient confiance et mettent leurs enfants au rugby.
Bien sûr que le rugby français, ce n’est pas ça. Il y a toujours des erreurs. C’est à nous de comprendre pourquoi elles ont eu lieu et de les rectifier. Il faut sortir de tout ça grandis et faire évoluer tout ça.
Si des gens dénoncent des choses, il ne faut pas les nier. Mais je le répète, on a souvent tendance à généraliser. On sait que quand une affaire sort, il y a des choses qui sortent aussi en suivant. Si des abus arrivent, il faut les dénoncer et ne pas l’accepter.