L’ouvreur Lyonnais Léo Berdeu a récemment répondu aux questions des lecteurs du journal Le Progrès.
Ce-dernier a notamment parlé des blessures sur les terrains synthétiques. Extrait:
“En fait, on a l’impression qu’il y a plus de blessures au niveau des chevilles, des genoux. Est-ce qu’elles sont liées à la surface synthétique ? Je ne sais pas. Mais c’est vrai que je trouve que pour nous et notre corps, c’est quand même difficile de jouer souvent sur le synthétique. Parce que c’est une surface qui est quand même très dure. Et quand tu enchaînes les matchs dessus, ton corps l’absorbe moins bien qu’un terrain normal. On le sent sur les entraînements où on a du mal. On met plus de temps à récupérer sur synthétique. Après, est-ce que toutes les blessures sont liées au synthétique ? Non. Ça peut être un des facteurs sur des torsions ligamentaires. Parce que c’est un terrain où, avec les crampons, on peut plus s’accrocher qu’un terrain hybride, par exemple, ou un terrain en herbe.
Souvent, les torsions sont dues aussi peut-être à ça. Mais tout ce qui est blessure musculaire, ça n’a rien à voir. Il y a plein de choses, plein de facteurs. Un manque d’hygiène, un manque d’entraînement. Ça peut être plusieurs choses. C’est du 50-50. Ça peut y jouer sur certains cas. Mais nous, on aime cette surface, parce qu’on a quand même un jeu qui est basé sur l’attaque et sur le mouvement. Le synthétique nous permet aussi d’exploiter ça. Aujourd’hui, on en est quand même épargné par rapport à la saison dernière.
Parce qu’on s’est quand même beaucoup mieux préparé lors de l’intersaison.”
Il précise qu’au LOU, aucun psychologique n’a été engagé pour suivre les joueurs sur le plan mental. Extrait:
Nous, au LOU, on n’a personne au sein du staff qui s’occupe de ça. Mais si le joueur a besoin d’avoir un accompagnement, il le fait. Beaucoup de joueurs sont d’ailleurs suivis par un préparateur mental individuel. Moi, pour répondre à la question, je n’en ai jamais eu. Parce que je ne ressens pas le besoin d’avoir quelqu’un pour m’accompagner dans ma performance. Mais peut-être un jour en aurais-je besoin ? Si un jour, pendant un an, ma réussite au tir au but n’est pas efficace, peut-être que je me dirais qu’il faut que je travaille avec quelqu’un. Donc il n’y a pas de tabou avec ça, loin de là. C’est important, je trouve.
De son côté, il avoue avoir rencontré des difficultés suite à sa grave blessure au genou. Extrait:
Mentalement, ça a été dur les deux premiers jours. Mais après, je me suis dit que la rééducation, c‘était 70 % dans la tête. Donc si je restais positif mes huit mois de rééducation, ça allait bien se passer pour la suite. Je suis resté dans cette optique-là, et ça s’est plutôt bien passé.
Aujourd’hui, je ne ressens plus rien. Mais c’est vrai qu’il y a des joueurs qui le vivent moins bien, en particulier quand tu es séparé du groupe. J’ai découvert cette facette de la blessure. Mais tu ne travailles pas tout seul. Tu es accompagné par un staff médical qui est là tous les jours. Donc on n’a pas le temps de s’ennuyer parce qu’il faut rattraper le temps perdu.
Dans la foulée, il indique n’avoir aucun modèle dans le rugby. Extrait:
Aucun ! Quand j‘étais jeune, je n’ai jamais eu de modèles ou des posters partout dans ma chambre d’un joueur spécifique. Bien sûr, j’étais émerveillé de voir jouer Wilkinson et Michalak. C’était la classe. Mais je ne me suis jamais identifié à eux. Je me suis aussi vite rendu compte que j’avais un profil très différent d’eux, où j’étais très grand. Vouloir faire comme les autres, pour moi, ce n’est pas la solution.
Chacun a un profil différent, un morphotype différent, une technique de frappe différente, une passe différente. Je pense que ceux qui ont voulu faire comme les stars, ils ont échoué. Ce n‘était pas ma philosophie. Je voulais me servir de mes forces à moi et travailler dessus, progresser là où j’avais mes défauts. Mais j’avoue que j’ai toujours aimé le style de jeu de Quade Cooper.
Questionné sur l’hygiène de vie d’un rugbyman, il répond. Extrait:
C’est propre à chacun. On a un diététicien qui suit nos repas matin midi, qu’on prend au stade. Le soir, il n’est pas là pour fliquer ce qu’on mange chez nous. Il suit davantage les avants, ceux qui sont à 120-130 kg. Ça dépend aussi de toi et ce dont tu as envie de faire le week-end.
Si tu manges du fast-food toute la semaine, tu bois tu fumes, tu ne seras pas performant le week-end. Je ne suis pas quelqu’un qui pèse mes aliments, mais je fais attention à manger équilibré la semaine et je me fais plaisir après les matchs. Mentalement, ça fait du bien. Je ne fume pas, je bois très peu. Des joueurs pèsent tout, mais on ne fait pas non plus du marathon ou du trail. J’aime bien aller au resto avec mes copains, je ne me prive pas, mais j’ai le corps qui fait que je le peux. La récupération est aussi importante pour les performances.