Lors d’un long entretien accordé au journal Le Parisien, le président de la Fédération Française de Rugby, Florian Grill s’est confié sur les dérapages qui se sont produits à Mendoza, l’été dernier.
Ce-dernier explique que les règles n’ont pas été transgressées puisqu’il n’existait pas réellement de cadre.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a décidé de ne pas sanctionner Oscar Jegou et Hugo Auradou. Extrait:
Non, les soirées étaient admises, voire organisées, faut dire la vérité. C’était comme cela depuis des années. On ne peut pas dire que les règles ont été transgressées car c’était comme ça depuis des années. Il n’y avait pas un cadre réellement établi. Je n’aime pas sanctionner quand il n’y a pas de cadre. Maintenant il y aura un cadre et des sanctions.
Il explique pourquoi il ne veut pas sanctionner Jegou et Auradou. Extrait:
On a vu les vidéos de l’hôtel, les langues se sont déliées. On sait bien qu’il n’y a pas que trois joueurs concernés par la rentrée tardive. Que fait-on ? On sanctionne la moitié de l’équipe de France ? On ne va pas sanctionner une organisation qui existait depuis quarante ans et qui quelque part convenait à tout le monde. Et si Jaminet a été sanctionné, lui, c’est pour autre chose (les propos racistes).
Lorsque le journaliste lui demande si le problème ne provient pas du staff qui n’a pas su tenir son équipe, Florian Grill réagit. Extrait:
Mais dans le fonctionnement, tel qu’on en a hérité et qui existait depuis des années, le staff était organisateur de soirée. Tout le monde s’accommodait de ce fonctionnement basé sur l’autonomie et la responsabilisation. Maintenant, tout le monde a conscience que ce n’est plus possible. On ne va pas ergoter pendant mille ans sur un fonctionnement qui préexistait. Moi ma responsabilité, ce n’est pas de sanctionner le passé, c’est de construire l’avenir. Et on a co-construit un nouveau projet, un nouveau cadre de vie, qui est très clair.
Dans la foulée, il défend son sélectionneur Fabien Galthié. Extrait:
Le job de Fabien, c’est le sportif. Quand je suis arrivé en Argentine à Mendoza au début de l’affaire, je lui ai dit de convoquer le staff et les joueurs, que l’on passe deux heures ensemble et après chacun son boulot. À lui d’honorer l’invitation de l’Argentine et de l’Uruguay et de jouer au rugby, de faire des bons matchs et à nous (avec Jean-Marc Lhermet) de nous occuper du reste.
C’était mon rôle d’être en première ligne et, tout en respectant la parole de la plaignante et le processus judiciaire, on a bossé pour éviter d’ajouter un drame au drame parce que si Auradou et Jegou avaient été mis en prison de droit commun à Mendoza, le risque aurait été énorme pour eux. C’était l’une des prisons les plus dangereuses du monde. Donc, pour revenir à votre question, Fabien n’est pas plus responsable que qui que ce soit.
Il refuse de dire que le retour de Raphaël Ibanez est un désaveu pour Fabien Galthié. Extrait:
Non, pas du tout. C’est un choix qui a été fait avec Fabien. En tournée, avec les équipes de France, il vaut mieux des gens compétents, formés, qui ont la capacité de prendre des décisions plutôt qu’un élu qui va s’improviser comme ça. Il faut une autorité morale. Entre eux deux, il y avait un schéma où chacun se marchait un peu sur les pieds et là on redonne du sens à la présence de Raphaël au côté de Fabien autour du cadre de vie. Il y a des tensions quand les prérogatives et les rôles ne sont pas bien définis. Là, les rôles sont bien définis. Et Fabien le souhaitait aussi.