Fabien Galthié a effectué le choix très fort de titulariser Thomas Ramos à l’ouverture en l’absence de Romain Ntamack plutôt que de compter sur les services de Matthieu Jalibert.
Le joueur Bordelais débutera la rencontre sur le banc des remplaçants.
Interrogé via Midi Olympique, l’ancien international Français Thomas Castaignède a réagi.
Il estime que Romain Ntamack est de toute façon très difficilement remplaçable.
Il explique pourquoi. Extrait:
La meilleure option… c’est difficile à dire parce que je crois qu’aujourd’hui, Romain Ntamack est difficilement remplaçable. C’est un joueur qui a, au-delà de ses qualités naturelles, montré une grande évolution dans son jeu. C’est un joueur qui assure une sécurité qui est difficile à retrouver chez un autre demi d’ouverture. Ntamack fait le lien avec le meilleur numéro 9 du monde. Il sécurise aussi le rideau défensif. C’est quelqu’un qui a la maîtrise, la compréhension et l’analyse des matchs de haut niveau. Il faudra inévitablement se réorganiser dans le jeu.
Selon lui, l’option la plus cohérente pour remplacer Romain Ntamack à l’ouverture aurait été d’utiliser Matthieu Jalibert et non pas Thomas Ramos. Extrait:
Et selon moi, Matthieu Jalibert était l’option la plus cohérente. Après est-ce l’ouvreur qui correspond à Fabien Galthié ? Ça, je n’en sais rien. Ce qui est sûr, c’est que dans le jeu de l’UBB, il est absolument merveilleux mais ce sont des conditions différentes du rugby international. Matthieu Jalibert est un joueur qui aime aller chercher la ligne, qui aime provoquer… En ce moment, chaque risque qu’il prend est payant mais au niveau international c’est souvent différent.
C’est vrai que son jeu est plutôt basé sur la prise de risque, l’intention, la capacité à faire lui-même la différence. Au niveau international, il est forcément beaucoup plus regardé. Peut-être qu’il faut qu’il apprenne à être moins visible…
Il explique ensuite pourquoi le débat sur le poste de 10 fait tant rage dans le rugby Français. Extrait:
En France, il y a une sorte « d’hystérisation » sur le poste d’ouvreur qui nourrit le côté romantique de l’idéal de jeu. La critique a toujours existé sur ce poste mais pour moi, il n’y a pas de débat. Ne pas titulariser Matthieu Jalibert du tout sur l’ensemble de la tournée, ça serait lui envoyer un signal négatif, un gros coup d’arrêt. À travers ses performances, il est totalement légitime pour prendre la suite de Romain Ntamack.
Maintenant, j’ai confiance en Fabien Galthié et je pense qu’il a forcément des explications, même si ça semble moralement difficile à expliquer. Je me dis que ce n’est pas possible d’avoir un tel talent et de ne pas le faire jouer quand il y a la possibilité de le faire. Est-ce que la configuration du match face au Japon sera la même que celle face à la Nouvelle-Zélande ? Pas du tout. Alors, peut être que c’est aussi une façon de le préserver car il ne faut pas oublier qu’il est très utilisé avec l’UBB.
On aurait commencé par les Blacks et il n’aurait pas joué… ça aurait été différent. Là, face au Japon, on peut se dire qu’il veut l’économiser. Il peut aussi y avoir une alternance entre lui et Thomas Ramos. Par ses qualités de vitesse, Matthieu Jalibert peut être intéressant à l’arrière.
Pour conclure, Thomas Castaignède rappelle que la volonté de Thomas Ramos est d’évoluer à l’arrière avec le XV de France et non pas à l’ouverture. Extrait:
Je crois que Thomas Ramos a émis le souhait de jouer le plus souvent à l’arrière. Ça peut être déstabilisant pour un joueur d’être ballotté entre différents postes même s’il a montré qu’il avait toutes les qualités pour jouer à l’ouverture. De toute façon, que ça soit en 10 ou en 15, on sait qu’on peut compter sur lui. Je ne dis pas que c’est le joueur ultime mais c’est un joueur qui ne décevra pratiquement jamais. C’est un résilient, un gagneur. Il est indispensable dans une équipe.