Le consultant rugby du Midi Olympique, Xavier Garbajosa s’est confié sur le choc à venir entre le XV de France et les All-Blacks, programmé ce samedi soir au Stade de France.
Ce-dernier estime dans un premier temps que les Blacks ne sont pas forcément impressionnant comme certains veulent bien le dire.
Selon lui, les Néo-Zélandais ne sont pas spectaculaires dans leur jeu.
Il s’explique. Extrait:
Pour moi, elle n’est pas impressionnante cette équipe. Pas au sens où on l’entend avec ce côté magique, des garçons capables de faire des différences, des “off-loads”, du jeu dans la défense, un jeu flamboyant. Aujourd’hui, les Blacks sont efficaces, pas spectaculaires. Autant l’Australie l’est en ce moment, autant la Nouvelle-Zélande est beaucoup plus rustique. Sur les deux derniers matchs, je les ai vus faire des fautes inhabituelles. En revanche, dans l’engagement, ils ont élevé leur niveau. Ça se voit dans les rucks, dans les contre-rucks, en défense… Ils sont beaucoup plus durs, plus rugueux. Sur ces deux derniers matchs contre l’Angleterre et l’Irlande, on ne s’est pas régalé par le jeu proposé. Mais alors, dans le combat, ça pique. Les Néo-Zélandais ont étouffé ces deux équipes.
Il explique pourquoi cette équipe Néo-Zélandaise est terrible dans le combat et le jeu d’avants. Extrait:
La personnalité du nouveau sélectionneur Scott Robertson n’y est pas étrangère. C’était un joueur dur, rustique, solide. Je suis persuadé qu’il a dit à ses joueurs : “Jouer au rugby, c’est bien pour l’image des Blacks mais le combat c’est mieux.” Contre l’Irlande, ils ont quand même réussi le tour de force de contraindre les “Irish” à multiplier les fautes. Et ils ont capitalisé. Dix-huit points au pied pour un seul essai.
Dans la foulée, il n’a pas manqué de dire le plus grand bien d’un des joueurs Néo-Zélandais, à savoir le troisième ligne Wallace Sititi. Extrait:
Lui, c’est un boucher. Il a été exceptionnel contre l’Angleterre. Il a gagné toutes les collisions et montré qu’il était aussi un joueur de ballon. On l’a un peu moins vu contre l’Irlande tout simplement car il avait mis la barre tellement haut contre les Anglais que c’était difficile pour lui de faire mieux. D’ailleurs, on voit moins aussi Ardie Savéa. Sauf que. Désormais, lui aussi, il ferraille. Résultat : dans cette équipe, il y a moins de facteurs X mais un meilleur collectif, notamment sur les fondamentaux de ce jeu.
Il explique comment l’équipe de France devra s’y prendre pour espérer s’imposer ce samedi. Extrait:
Meafou sera précieux mais ça ne suffira pas. Le rugby reste un sport collectif et chaque joueur devra donner la meilleure version de lui-même. Les Blacks, ce n’est pas le Japon. Ça, tout le monde l’a compris. Dans le combat, ils sont “hard”. Vraiment, j’insiste. Sur les deux matchs que j’ai commentés pour BeIN Sports, je ne les ai pas vus donner un seul ballon facile. Alors qu’offensivement, je ne les ai pas vus proposer des actions de haute volée. Au contraire. Avant de les étudier de façon plus approfondie, je me posais des questions sur cette équipe.
Comme d’habitude, il faudra gagner le combat. Sur l’énergie, il faudra les réduire à néant, si tant est que ce soit possible.
Pour conclure, Xavier Garbajosa rappelle qu’une victoire contre les Blacks ne sera pas une fin en soit. Extrait:
Un mandat, ça se construit étape par étape. Battre la Nouvelle-Zélande samedi sera une étape de plus, pas une garantie de remporter la Coupe du monde en 2027. Au-delà du côté mythique et symbolique, c’est l’opportunité de bien lancer le prochain Tournoi des 6 Nations, d’avancer un peu plus dans la construction d’un nouveau groupe, d’un nouveau projet. Battre les Blacks, à mon époque, ça n’arrivait pas tous les jours. Si les Bleus peuvent le faire, ils feront un grand pas en avant.