Le trois-quarts centre international Français Gaël Fickou sera titulaire contre les Blacks, ce samedi soir au Stade de France.
Ce-dernier s’est longuement confié dans les colonnes du journal L’équipe.
Il se rappelle de ses premiers matches disputés contre les All-Blacks.
Il raconte. Extrait:
“J’avais été pris pour la tournée d’été en 2013. J’avais dix-neuf ans mais j’avais seulement affronté, en semaine, les Blues d’Auckland. On avait perdu les trois tests face à Ma’a Nonu, Conrad Smith, Ben Smith. Trois fois trente points, c’était compliqué. On les accroche au premier match mais ils sont au-dessus.
J’ai aussi fait toute la tournée 2018. Celle-là, elle était très difficile. Quand on est monté dans l’avion du retour, les valises, elles étaient un peu lourdes. On n’était contents que d’un truc, c’est que ça s’arrête. Vous voyez, je ne me rappelais même plus qu’on menait à la mi-temps du premier test (8-11) qu’on perdra 52-11. C’est terrible en y repensant.”
Il ne le cache pas : le XV de France a souvent pris des branlées contre les Blacks. Il ne manque pas de pointer du doigt les sélectionneurs sans les citer. Extrait:
“J’ai connu la période où on prenait souvent des branlées contre eux. On sentait qu’on n’était pas invité à ce niveau-là parce que chez nous, rien n’était fluide, structuré. Le groupe changeait beaucoup, la stratégie n’était pas…
Je ne veux pas citer de noms mais avant, les coaches, ils y allaient à vue. On avait 60 % de possession et on ramassait cinquante points. On cramait notre énergie, on jouait beaucoup de ballons chez nous, on utilisait moins le pied… On était tout le contraire des Blacks. Nous, on sentait que si on gagnait, ça ne pouvait être qu’un exploit.”
Pourtant, il ne trouvait pas que les Bleus étaient réellement largués face à ces Néo-Zélandais. Extrait:
“Individuellement, je ne trouvais pas qu’on était largués contre ces mecs-là. Attention, ils avaient, et ont toujours, de grands techniciens, de grands athlètes. Rieko Ioane, c’est très fort. C’est pas un “tueur” comme Manu Tuilagi mais il est grand, il va très vite, il est agressif et très technique. Jordie Barrett, c’est autre chose. Il me fait penser à Owen Farrell. Il ne fait rien d’extravagant mais il fait tout bien. Tout est contrôlé. Mais on voyait bien que certains cracks néo-zélandais ne marchaient pas sur le Top 14 quand ils y venaient. Je pense à René Ranger, qui mettait des culs à tout le monde dans le Super Rugby avant de signer à Montpellier, à Julian Savea (Toulon), et d’autres. Notre Championnat, il était vraiment dur pour eux.”
Il estime que les Bleus ont désormais rattrapé les Néo-Zélandais en ce qui concerne la stratégie. Extrait:
“Sur la stratégie, les datas, l’analyse, les entraîneurs néo-zélandais ont été avant-gardistes. Mais aujourd’hui on les a rattrapés. C’est pour ça que depuis trois ans, ça a basculé. En novembre 2021 (victoire 40-25), on a abordé le match de façon très simple. On savait nos forces, on savait ce qu’on voulait faire, les possessions qu’il ne fallait pas leur donner, à quel endroit du terrain il fallait éviter de rendre le ballon.”