Le troisième ligne du Stade-Toulousain, Alexandre Roumat s’est confié via Midi Olympique pour évoquer la victoire remportée contre le Japon et le match à venir face aux Blacks.
Ce-dernier a fêté sa première titularisation avec les Bleus contre le Japon.
Il confirme que l’approche du match est différente quand on débute la rencontre. Extrait:
Oui, forcémernt. Tu as un peu plus de temps pour te préparer quand tu es remplaçant, même si tu peux entrer à tout moment. Là, démarrer, à domicile, au Stade de France… C’était un moment assez important pour moi mais j’ai essayé d’être détendu sur l’approche du match, en me concentrant sur ce que j’avais à faire, sans trop me mettre de pression. Une fois que le coup de sifflet est donné, il faut juste se libérer et jouer au rugby.
Il évoque la drôle d’atmosphère qui règne au Stade de France. Extrait:
Jeune, je suis venu dans ce stade voir une finale de mon papa (Olivier, NDLR) en championnat de France. Je suis aussi venu de nombreuses fois en tant que spectateur. Il y a toujours eu une atmosphère ultra particulière et électrique. Vous savez ce qu’était mon denier match au Stade de France ?
J’étais en tribune pour le quart de finale de Coupe du monde contre l’Afrique du Sud et il y avait une ambiance incroyable ce jour-là. Sinon, la seule fois où j’avais joué sur ce terrain, c’était lors de la finale de Top 14 remportée contre La Rochelle il y a un an et demi. Là, y jouer avec le maillot de l’équipe de France, devant mes parents, c’était une sensation dingue…
Pour le moment, ce stade de France lui porte clairement bonheur. Extrait:
(Il rigole) Pour le moment, oui. Mais j’espère surtout que ça continuera dans les deux semaines à venir.
Il a évoqué son premier essai avec les Bleus. Extrait:
Je suis content d’avoir conclu un mouvement collectif, même si ce n’est pas l’essai le plus difficile que j’ai eu à marquer. Un temps, j’ai même cru que le Japonais était passé dessous et m’avait fait relâcher le ballon. Je ne fais pas partie de ceux qui marquent très souvent, donc ça fait toujours plaisir.
Il a ensuite parlé de son changement de poste en cours de rencontre suite à la blessure de Thibaud Flament contre le Japon. Extrait:
Sans trop me poser de questions. Je savais que je pouvais être amené à bouger de position. C’est arrivé assez rapidement et de manière un peu brouillonne, vu qu’ils nous ont pris de vitesse sur certaines touches et que nous n’étions pas très bien placés. J’ai eu l’opportunité de démarrer ce match, c’est une chance, et je voulais ne pas décevoir mes coéquipiers et les personnes qui ont cru en moi dans le staff. J’ai essayé de tout donner, peu importe le poste, la position, le moment du match…
Il précise que son parcours avec Toulouse l’aide énormément pour les Bleus. Extrait:
De manière générale, et je l’ai souvent dit, mon parcours m’aide beaucoup pour appréhender ce genre de match de haut niveau. Je pense à certains échecs que j’ai pu connaître, ou quelques années un peu moins réussies. Mais, dans un passé proche, mes deux saisons toulousaines m’ont donné énormément de confiance sur ma capacité à vivre des rendez-vous de très haut niveau, à gagner des titres.
Disons que j’ai cette expérience et la connaissance de ce niveau. Cela me permet d’avoir plus de confiance en moi, pour aborder les matchs plus sereinement. Je pense notamment aux six derniers mois de la saison passée en club, avec ce fameux doublé. Cela m’a offert encore plus d’assurance.
J’arrive à me sentir bien rapidement. Pour ce qui est de la touche, c’est quelque chose que j’ai l’habitude de faire en club. J’aime avoir des responsabilités dans ce secteur. Lors de mes premiers matchs dans le Tournoi, quelqu’un d’autre annonçait et j’ai essayé de m’imprégner rapidement pour ne pas être à la rue et aider les mecs au maximum. Si j’ai la chance de continuer à avoir ce rôle, je le ferai avec grand plaisir.
Il analyse ensuite ce premier match remporté contre le Japon. Extrait:
Le résultat est très positif, même si tout n’a pas été parfait. Quand on regarde les derniers matchs contre le Japon, il y a rarement eu autant d’écart. Certes, on n’a pas porté le ballon sur des longues séquences mais on a su marquer très vite et utiliser tous les ballons de contre-attaque. Après, dans l’ensemble, on a plutôt bien défendu, en prenant très peu de points malgré le gros volume de jeu japonais. Mais on s’est trop fait pénaliser. On sort de la première mi-temps avec sept ou huit fautes. C’est notamment vrai pour moi puisque j’en prends deux ou trois. Face aux équipes qu’on va affronter dans les prochaines semaines, cette indiscipline pourrait coûter plus cher.
Il a également parlé de la victoire des Blacks contre les Irlandais, le week-end dernier. Extrait:
Ce fut un match assez incroyable dans l’intensité et la qualité de jeu. On sait à quoi s’attendre.
Le point primordial à améliorer, c’est la discipline. On a fait beaucoup de fautes, notamment dans “l’entrejeu”. À ce niveau-là, quand une équipe comme les All Blacks arrive dans tes vingt-deux mètres, on sait que c’est difficile de défendre. Devant, il y a aussi eu un maul qu’on n’a pas bien défendu, sur lequel on prend un essai. Il faudra donc encore élever l’intensité et la rigueur.
Il avoue avoir été un grand admiratif des Blacks quand il était plus jeune. Extrait:
On a tous déjà fait un haka dans son salon ou dans son jardin, quand on était jeune. On a tous été, à un moment ou à un autre, supporter d’une grande génération de joueurs néo-zélandais. Ces mecs ont fait rêver un paquet de gosses. Moi, j’ai toujours été admiratif. Mais être admiratif ne nous permettra malheureusement pas de gagner samedi (rires). On a beaucoup de respect et on sait que ce sera l’un des matchs les plus durs de notre année. Mais on a aussi des choses à mettre en avant, des garçons de qualité.
J’espère faire partie du groupe. Mais si on m’avait dit, il y a quelque temps, que j’aurais peut-être l’opportunité de jouer contre les All Blacks, à domicile… De l’extérieur, à la télévision, je ressentais déjà cette électricité lors des matchs face aux All Blacks. Ce sera forcément un moment qui restera gravé à jamais. Des mecs comme Wallace Sititi ou Ardie Savea possèdent des profils différents de Kieran Read mais sont tout aussi exceptionnels quand ils ont le ballon.
Alexandre Roumat a également encensé son coéquipier Peato Mauvaka qui a terminé le match en troisième ligne contre le Japon. Extrait:
Il ne nous étonne plus. Au Stade toulousain, on a la chance de vivre au quotidien avec lui. Il a cette capacité à jouer aussi 6, 7 ou 8. Cela nous est même arrivé, l’année dernière, de le faire sauter en touche. C’est pour vous dire… C’est un mec qui peut jouer quasiment tous les postes devant, et même derrière je crois. Il adore le jeu, il aime se déplacer. À partir du moment où le ballon est parti, il n’y a plus trop de numéro dans le dos et, si un mec incarne ça, c’est bien lui.
Pour conclure, il dit le plus grand bien d’Antoine Dupont. Extrait:
C’est un joueur qui, par sa présence sur le terrain, donne beaucoup de confiance aux mecs autour de lui. Il a cette capacité à déloquer les situations. Il donne l’exemple, il fait des différences, il défend, il rattrape des coups… Pour ce qui est du leadership, quand il parle, il est juste. C’est le patron de l’équipe. Pour nous Toulousains, qui le côtoyons au quotidien, c’est dans la lignée de ce qu’on vit au club. Depuis qu’il est revenu de ses vacances, tout s’est fait de manière très naturelle. Il nous est très important, en club ou en équipe nationale. On l’a encore vu face au Japon. Sur n’importe quelle miette qu’on lui laisse, il peut faire des choses incroyables.