Après onze journées de Top 14, place à la Champions Cup ce week-end. Les 24 clubs engagés entrent en lice dans cette compétition, parfois difficile à lire, mais au plateau alléchant. Et un immense favori, le Stade toulousain et ses six titres.
Comme tous les ans, au début du mois de décembre les clubs se jettent dans le joyeux bazar de la Champions Cup. 24 équipes, 7 pays concernés pour deux week-ends de compétition, avant deux nouveaux au mois de janvier.
Un format resserré
Pour rappel, les équipes sont reparties en quatre poules de six, avec deux équipes de chaque championnat, qui ne peuvent pas s’affronter entre elles. Ainsi, deux clubs français, deux anglais et deux issus de l’URC (Irlande, Ecosse, Pays de Galles, Italie, Afrique du Sud) s’affrontent sur quatre rencontres, et les quatre meilleurs se qualifient pour les huitièmes de finale, au printemps.
Un format resserré, dans lequel l’erreur n’est pas permise, comme l’explique Gregory Aldritt, capitaine rochelais : “la Coupe d’Europe est un sprint et ça n’est pas du tout la même débauche d’énergie. Maintenant c’est feu du début à la fin et soit tu gagnes, soit tu sors.”
Des affiches alléchantes
Ce week-end, trois duels franco-anglais au programme, en déplacement pour La Rochelle à Bath, et à la maison pour Bordeaux et le Racing, qui accueillent Leicester et les Harlequins. Toulouse reçoit les Irlandais de l’Ulster, Clermont les Italiens de Trévise. Enfin, déplacements périlleux pour Toulon chez les Stormers du Cap en Afrique du Sud, le Stade Français au Munster et Castres à Northampton.
Le Stade Toulousain favori à sa propre succession
Au départ de cette compétition, un favori se dégage clairement : le tenant du titre, le Stade Toulousain. Les Rouge et noir rêvent de répéter leur exploit de la saison dernière, avec un doublé Top 14/Champions Cup. “Il y a une tension particulière, et une attention particulière à cette compétition”, confirme Antoine Dupont avant de recevoir l’Ulster dimanche. “Elle compte beaucoup pour le club, on n’a pas envie de voir une autre équipe soulever le trophée.”
Les Toulousains aligneront donc la grosse équipe pour ce début de compétition, avec tous les internationaux disponibles sur la pelouse. Leurs adversaires irlandais du week-end, largement battus à Belfast la saison dernière (24-48), ne devraient pas leur poser trop de problèmes, mais l’aventure se corsera la semaine prochaine à Exeter, puis en janvier, avec un voyage périlleux chez les Sharks de Durban, en Afrique du Sud.
Une poule relevée pour le champion en titre. “Je ne comprends pas le format, explique d’ailleurs l’arrière Thomas Ramos. L’année où La Rochelle est champion, ils récupèrent ensuite une poule de la mort. Apparemment il n’y a pas d’avantage à la gagner mais bon, on va jouer ces matchs et espérer être le mieux classé.”
Ramos est également conscient, il n’y a « qu’une poignée d’équipe qui peut remporter le trophée et le Stade Toulousain en fait partie ». Et que ce club peut encore écrire l’histoire à sa façon, avec le 30e anniversaire cette saison de la compétition : une finale à Cardiff, pour se rappeler le succès dans la première édition face aux Gallois (21-18 après prolongations). Le clin d’œil de l’histoire n’a pas échappé à Mola et ses joueurs, alors que les « Rouge et Noir » n’ont jamais réussi à conserver ce trophée dans leur histoire. Si ces actuels gloutons de titre ont besoin de leviers de motivation…
L’UBB et La Rochelle ont leur carte à jouer
Parmi leurs concurrents français, deux clubs se dégagent. Le Stade Rochelais, en difficulté en championnat après sa défaite à domicile face à Vannes, mais qui peut compter sur son expérience Européenne. Les hommes de Ronan O’Gara ont remporté les éditions 2022 et 2023, et le manager compte sur cette compétition pour se relancer: “J’aimerais revoir l’identité de ce club, une grande conquête, une bonne défense et des mecs capables de prendre une bonne décision en attaque, quand la pression arrive.”
L’UBB a également les cartes pour venir disputer la victoire finale dans cette compétition au jeu souvent plus ouvert que le Top 14. Les Bordelais ont bien abordé la première partie du championnat et ont la marge et l’effectif pour jeter une partie de leur force dans cette Champions Cup. L’an passé, ils avaient chuté à domicile face aux Harlequins en quart de finale, au terme d’un match fou (41-42). Cette année, le centre international Nicolas Depoortere veut mettre toutes les chances de son côté : « nous avons toujours dit que nous souhaitions bien figurer sur les deux tableaux. C’est vraiment une compétition qu’on prend à cœur et nous voulons tout donner pour essayer de la remporter ». Dimanche, leur parcours commence par la réception des Tigres de Leicester.
Enfin la bonne pour le Leinster?
Au-delà des clubs français, une équipe fait toujours figure d’épouvantail : le Leinster. Après trois finales consécutives perdues contre des clubs français, La Rochelle deux fois et Toulouse, les Irlandais, menés par Jacques Nienaber et sa pléiade d’internationaux se sont encore renforcés avec l’arrivée du centre All Blacks Jordie Barrett et le recrutement du 2e ligne champion du monde sud-africain RG Snyman, sans oublier l’ex-international français Rabah Slimani. Après un premier match à Bristol, ils affronteront deux équipes françaises : Clermont dès la semaine prochaine, puis La Rochelle, pour la quatrième fois en autant de saisons.
Anglais et Sud-Africains en embuscade
Mais cette saison, le danger peut venir de partout, et notamment d’Angleterre. Malgré leur situation financière précaire, les clubs anglais pourraient bien venir jouer les troublés fête. Parmi eux Northampton, champion national en titre et demi-finaliste de la Champions Cup l’an dernier. Mais aussi Bath et les Harlequins, équipes portées par deux ouvreurs de génie : Finn Russell et Marcus Smith.
Enfin, difficile d’écarter les clubs sud-africains de la course au titre. Difficile aussi de mettre en avant une seule des trois équipes engagées : les Sharks, de retour après leur titre en Challenge Cup, les Stormers, finalistes de la dernière édition du United Rugby Championship, et les Bulls. Ces trois équipes ont leur lot d’internationaux springboks, et la volonté d’imposer la domination sud-africaine sur le rugby mondial.
Via RMC Sport