Interrogée par Le Parisien, Arwenn, 21 ans, a raconté l’agression sexuelle dont elle a été victime en tribunes, lors d’un déplacement avec des supporters du Racing 92. Son agresseur a été condamné, mais elle regrette un manque de soutien des organisateurs.
Victime d’une agression sexuelle alors qu’elle était du déplacement avec l’association Génération Yves-du-Manoir pour soutenir le Racing 92 face à Bayonne, Arwenn, 21 ans, a pris la parole dans les colonnes du Parisien pour inciter à la prise de conscience sur les violences sexistes et sexuelles dans le rugby. Si son agresseur a bien été condamné pour agression sexuelle, elle regrette que l’association dont elle et son agresseur étaient membres ne l’ait pas davantage protégée.
Elle raconte comment l’homme s’est d’abord montré très tactile, lui mettant même la main sur la poitrine dès le début du trajet en car, avant de l’insulter de “grosse cochonne” ou de “petite chienne”. “Plusieurs supporters ont essayé de le faire taire. Moi, je me suis éloignée, je me suis mise à l’avant du car, j’essayais de ne pas y prêter attention“, poursuit-elle.
Une condamnation avec deux ans de sursis
Des supporters présents dans le bus et témoins de la scène ont ensuite demandé à ce que l’individu soit débarqué du car à l’occasion d’une pause. Mais “un dirigeant de Génération Yves-du-Manoir a refusé”. “Il le connaissait, il a minimisé les faits“, regrette Arwenn. L’agression sexuelle surviendra finalement sur le chemin retour, lorsque le même homme, éméché, lui glisse la main entre les cuisses.
Elle perd connaissance et est diagnostiquée d’un choc post-traumatique à l’hopital. Puis finit par porter plainte. Son agresseur est reconnu coupable d’agression sexuelle le 14 novembre et condamné à deux ans de prison avec sursis assorti d’une interdiction de stade. Un soulagement relatif pour la jeune femme de 21 ans, qui a vécu un “été terrible”, entre perte de kilos, antidépresseurs.
Prise de conscience tardive du rugby
Si le Racing 92 l’a accompagnée dans toutes ses démarches judiciaires, Arwenn ne comprend pas l’attitude de son association de supporters: “Ce monsieur a gâché ma vie, cette asso m’a laissée sans vie. Je ne veux pas souffrir deux fois. Alors, quand j’ai vu tout ce qu’il passait dans le milieu du rugby, en Argentine, ou là avec le procès des ex-Grenoblois, j’ai voulu parler. Certes, ce n’est pas du même ordre, mais il faut une prise de conscience.”
La Fédération des supporters de rugby (FFSR) via son président Franck Lemann dénonce la légèreté des “deux ou trois dirigeants” de Génération Yves-du-Manoir, finalement suspendue provisoirement par la fédération.
En réponse à cela, la FFSR annonce qu’une formation sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles sera organisée pour la première fois sur ce thème en mars prochain, à Marcoussis.
Via RMC Sport