Invité sur BFMTV, l’avocat d’Oscar Jegou et d’Hugo Auradou a salué la décision de non-lieu qui “met fin aux poursuites” rendue mardi et critiqué l’avocate de la plaignante, qui a décidé de faire appel le jour-même. Ce qui l’inquiète pas.
Au lendemain de la décision de la justice argentine d’abandonner les poursuites judiciaires pour viol à l’encontre des internationaux français de rugby, Oscar Jegou et Hugo Auradou, leur avocat Maître Antoine Vey a pris la parole sur BFMTV mercredi matin pour réagir à la décision rendue mardi, après cinq mois de procédure en Argentine suite aux accusations de viol aggravé par une femme de 39 ans début juillet, alors que les deux rugbymen étaient en tournée avec le XV de France. “C’est une décision qui met fin aux poursuites. Et ce qui est encore plus important que le sens de la décision qui a été rendue, c’est sa motivation“, s’est-il réjoui.
“A priori la justice ne va pas mettre fin à des poursuites s’il n’y a pas des éléments qui le justifient. Ces éléments qui le justifient, c’est toute l’enquête qui a conduit à la saisie de matériel qui a été exploité (des vidéos surveillance, des audios, des dizaines de témoignages dont aucun n’étaye la version de la plaignante), à des expertises médico-légales qui concluent qu’il n’y a pas eu de violence et à une expertise psychiatrique et psychologique de la plaignante qui dit qu’elle a, je cite, “une tendance maladie à la victimisation“, a ajouté l’avocat des deux joueurs.
Un appel qui “vise à vérifier la régularité de la procédure”
Peu de temps après l’annonce du non-lieu rendue par la justice argentine, l’avocate de la plaignante a confirmé que sa cliente allait faire appel de la décision. Un choix qui n’inquiète pas ni ne surprend Maître Vey. “C’est un appel qui vise simplement à vérifier la régularité de la procédure mais les éléments qui sont dans le dossier ne sont pas susceptibles de changer ou d’être interprétés différemment“, a-t-il assuré.
“Et ça ne m’étonne pas, vu la façon dont cette enquête a démarré et vu le comportement qu’a été celui de son avocate pendant toute cette affaire, qu’elle fasse appel puisque les médias lui donnent la possibilité, tant qu’elle active cette procédure, de s’exprimer. Mais le problème, c’est que ça a des conséquences graves sur la réputation des joueurs, sur leur famille, sur leur club, et nous on estime que c’est une page qui doit se tourner.”
Maître Antoine Vey s’en est ensuite pris directement à sa consoeur, qu’il juge “dans un déni de réalité”. “Il suffit de lire les motivations du jugement pour comprendre pourquoi il ne faut pas faire appel. Finalement, ça lui permet d’exister, d’intervenir et ça lui permet maintenant qu’elle a perdu le dossier, de déplacer le débat sur autre chose, le dysfonctionnement de la justice, et ce n’est pas le fond du dossier. Ce qui nous intéresse, c’est que la justice argentine a démontré que ce sont deux innocents, et elle écrit “qui n’ont commis aucun crime” et “qui ont été victimes d’une accusation mensongère”.
Rentrés en France début septembre, Oscar Jegou et Hugo Auradou ont repris la compétition sportive avec leur club respectif de La Rochelle et Pau et “vont comme toute personnalité qui, du jour au lendemain, voit leur nom associé à une accusation avec le mot “viol aggravé” alors qu’ils n’ont absolument rien commis de tel”, a déclaré leur avocat.
“Ce sont des gens assez combatifs, des sportifs de haut niveau, ils ont une mentalité particulière et ils savaient dès le début qu’il fallait se battre. Ils se sentent salis, bien sûr. Imaginez, vous avez des joueurs de l’équipe de France sans passé, sans aucun tache, qui ne sont pas des gens violents, et du jour au lendemain on les dépeint comme des agresseurs, des violeurs. Même quand vous êtes innocents, il y a toujours la pression, le doute.”
“La fin d’une enquête”
“Je considère qu’ils seront totalement réhabilités quand ils auront retrouvé le maillot de l’équipe de France“, a précisé Maitre Vey, alors que la Fédération française de rugby a annoncé qu’ils étaient désormais à nouveau potentiellement sélectionnables. Une décision que le président de la FFR, Florian Grill, avait assumé dès sa réélection mi-octobre au micro des Grandes Gueules sur RMC.
“Ils ne seront pas lavés par la justice puisque la justice n’a pas cette mission. Aujourd’hui, c’est la fin d’une enquête. Ça veut dire que ce que disait la plaignante n’a pas été étayé. Maintenant, dans le monde dans lequel on vit, quand une affaire est médiatisée, qu’il y a eu tellement de dérives et de choses qui ont été racontées qui sont fausses, il y a un rôle médiatique important dans la réhabilitation des gens qui sont accusés à tort comme eux”, a conclu Maître Vey.
Via RMC Sport