Le Stade-Toulousain domine clairement le rugby Français depuis plusieurs saisons et même le rugby Européen.
Les hommes d’Ugo Mola raflent tout et semblent très difficiles à faire tomber.
Interrogé via Midi Olympique, le président du club de Montpellier, Mohed Altrad rappelle que Toulouse était en grande difficulté, il y a une dizaine d’années.
Il rappelle comment le club de la Ville Rose a alors procédé pour repartir de l’avant. Extrait:
Permettez-moi, déjà, de faire un rapide retour en arrière : il y a dix ans, Toulouse était en difficulté, que ce soit sportivement ou économiquement. René Bouscatel, alors président du club, a à ce moment-là décidé d’ouvrir le capital et un investisseur (Fiducial) a aussitôt injecté plusieurs millions d’euros, une somme ayant à la fois permis de relancer le club sportivement et d’entamer, très vite, des travaux au stade Ernest-Wallon.
Cet argent a d’ailleurs été remarquablement bien utilisé puisque derrière, sous la houlette d’Ugo Mola, l’effectif est redevenu conquérant. La boule de neige du départ est devenue une véritable avalanche, si vous m’accordez cette image…
Il explique en quoi consiste la force du Stade-Toulousain. Extrait:
L’exemple toulousain donne un modèle vivant aux autres clubs. Le problème, c’est que ce modèle ne peut être transposé à la plupart des autres entités du rugby professionnel. Parce qu’elles n’auront jamais de tels partenariats, des recettes équivalentes à celles du Stade toulousain…
Il indique avoir également les moyens de sortir autant d’argent pour son club, comme Clermont, Toulon ou encore le Racing 92.
Mais selon lui, le championnat est clairement faussé. Extrait:
Moi, oui, j’ai les moyens. Je sors d’ailleurs plusieurs millions d’euros chaque année pour combler le déficit du MHR. Au Racing, à Toulon, Paris ou Clermont, c’est pareil : les mécènes peuvent, au moins sporadiquement, permettre aux clubs qu’ils soutiennent de rivaliser un peu. Mais au final, ça fait peu de clubs en capacité de s’élever au rang financier du Stade toulousain, convenez-en… Dès lors, le championnat n’est-il pas un peu faussé ?
Il évoque ensuite la compensation de 200 000 euros de Salary Cap supplémentaire pour chaque international Français. Extrait:
La compensation, je peux la comprendre… Le Stade toulousain ne peut pas compter sur ses Tricolores toute la saison, puisque ceux-ci ont environ dix matchs à jouer avec le XV de France. Cette situation semble d’ailleurs acceptée par les autres présidents ainsi que par la LNR. Y a-t-il débat ? Je n’en ai pas l’impression. Mais le montant alloué pour chaque international nécessite peut-être analyse et réajustement…
Selon lui, Toulouse anéantit l’intérêt du Top 14. Extrait:
On sait, avant chaque match de Toulouse, qui va gagner et quelque part, le sens propre du sport disparaît. Le sport, pour moi, c’est l’indécision, le suspens, l’outsider qui tord le cou au favori… En boxe, un multiple champion du monde peut remettre sa ceinture en jeu et soudainement la perdre. Avec Toulouse, ce n’est pas le cas. Quel club peut-il aujourd’hui rivaliser avec cette équipe ? Le Leinster en Europe et, peut-être, une province néo-zélandaise en Super Rugby. C’est tout.
Selon Mohed Altrad, le Stade-Toulousain sera intouchable pendant très longtemps car les autres équipes ne pourront pas se hisser au niveau Toulousain avant de nombreuses années. Extrait:
Mais elles ne peuvent pas être meilleures ! Aujourd’hui, le budget de Vannes, c’est 20 millions d’euros, contre 50 au Stade toulousain ! Et puis, j’ai parfois appris à mes dépens que l’investissement pur ne suffit pas. Il faut du temps. Il faut former des joueurs, trouver le bon projet de jeu, s’appuyer sur un centre de formation optimal… Tout ça prend des années ! […] J’ai donc le sentiment que le Stade toulousain sera intouchable pour très longtemps.
Sa récente démonstration face à l’Ulster en Champions Cup en est une nouvelle preuve… Cette équipe joue aujourd’hui presque à la perfection et cette perfection, elle l’atteindra bientôt. […] Nous, quand on joue contre Toulouse, on a parfois l’impression de s’attaquer à un bunker.
Il l’affirme : Montpellier a gagné le Brennus en 2022 car Toulouse s’était fait sortir en demi-finale par Castres. Extrait:
Le Top 14, on l’a gagné cette année-là parce que Castres avait sorti Toulouse en demi-finale et que nous avions, c’est vrai, réalisé une phase finale magnifique. Il y a toujours de l’espoir, évidemment… Mais parfois, l’espoir se résume à une chance sur un million… […] À Montpellier, nous sommes sur la bonne voie : le recrutement pour la saison prochaine est bouclé, notre jeune staff est excellent mais il faudra beaucoup de temps avant que nous puissions réellement nous hisser au niveau du Stade toulousain.
Pour conclure, il explique qu’il est totalement impossible de recruter des joueurs Toulousains, même avec des salaires plus élevés. Extrait:
Totalement. Les joueurs toulousains vivent au paradis et veulent y rester, parce qu’ils gagnent tout, tout le temps. Même avec des offres supérieures à ce qu’ils perçoivent là-bas, il est quasiment impossible de les en sortir. C’est ainsi…