Cette semaine, certains présidents de clubs de Top 14 ont milité pour une baisse du Salary Cap.
C’est le président du Racing 92, Jacky Lorenzetti qui a été à l’origine de cette volonté de diminuer le plafond salarial pour les saisons à venir.
Le président du Stade-Toulousain, Didier Lacroix fait clairement partie des présidents refusant de voir le Salary Cap diminuer.
Absent de la réunion des présidents de club cette semaine, le président Toulousain a préparé un long courrier qu’il a adressé à tous ses homologues.
Dès le début de sa lettre retranscrite par Midi Olympique, Didier Lacroix laisse clairement entendre qu’il est contre la diminution du Salary Cap. Extrait:
“En préambule, je tiens à préciser que, si j’ai bien donné mon accord à Jacky Lorenzetti afin d’ouvrir le débat, il ne s’agit en aucune manière d’un accord sans condition sur la baisse du Salary Cap.”
Si Didier Lacroix a rédigé cette lettre, c’est surtout pour répondre à ceux qui seraient tentés de freiner l’hégémonie du Stade-Toulousain. Extrait:
“Certains clubs ont adapté leur économie pour respecter les contraintes importantes du salary cap, serait-il normal de le réguler encore au risque de les pénaliser et de les voir rejoints par les clubs n’ayant pas pris cette voie ?”
Didier Lacroix a également répondu à ceux qui souhaiteraient instaurer un plafond concernant les crédits accordés aux clubs qui possèdent des internationaux Français dans leur groupe, à hauteur de 180 000 euros par joueur.
Didier Lacroix est forcément très concerné par cette mesure puisque Toulouse compte 12 internationaux Français dans son effectif.
Il a alors envoyé valser ceux qui sont à l’origine de cette demande. Extrait:
“Je suis bien évidemment et en toute subjectivité, vent debout contre tout plafonnement, sauf à plafonner le nombre de joueurs sélectionnés par l’équipe de France.”
Autrement dit, à partir du 6ème international Français, il n’y aurait plus de crédit de 180 000 euros par joueur.
Didier Lacroix s’agace. Extrait:
“Je vous laisse le soin de tout remettre en cause, mais ce sera sans mon soutien, voire avec une opposition certaine qu’il conviendra de partager avec les clubs concernés, car certes à ce jour la concentration des internationaux est importante, mais est-ce un réel frein à la performance ?
Les salaires sont-ils la variable d’ajustement de l’économie du rugby ? Sur un plan mondial, sur un plan national ? Sur l’équilibre entre le monde amateur et le monde professionnel ? Doit-on inviter la FFR et par là même les problématiques de l’économie du rugby mondial dans nos réglementations ? Doit-on revoir conjointement la rémunération des joueurs internationaux en leur disant clairement qu’en France, ils sont trop payés par rapport au reste du monde ?
Entre 2020 et 2023, le salaire moyen a augmenté en France de 16 % (source Insee). Les prévisions font état cette année d’une augmentation moyenne d’environ 2,5 %. Si notre salary cap était indexé sur l’inflation des salaires (ce qui ne me paraît pas illogique du tout !), il devrait être pour l’exercice 2024/25 de 11,3 M€ X 1,16 X 1,025 = 13,4 M€. Au lieu de cela nous l’avons ramené à 10,7M€, soit une baisse de 20 % !
La compétitivité des clubs doit-elle se mesurer sur le terrain de l’extra sportif ? A priori, oui, puisque l’attractivité et ses ressources associées ne sont pas égales pour tous les clubs.”
Voilà qui est dit.