Le manager de l’UBB, Yannick Bru s’est confié via Sud-Ouest.
Ce-dernier savoure la position actuelle de son club en Top 14, à savoir deuxième, juste derrière Toulousain. Extrait:
Ça montre qu’il y a une progression par rapport à l’an dernier. Ça souligne aussi une régularité dans nos résultats. On a pris des points quasiment partout, sauf à La Rochelle où un carton rouge nous a fait du mal. On a perdu à Lyon sur la sirène, on aurait pu espérer mieux. Mais nous avons aussi une victoire qui relève du miracle à Vannes. Les choses s’équilibrent.
Mais sur ce bilan de la mi-saison, c’est important de voir que nous allons dans la bonne direction. On a un effectif qui a la capacité de se challenger en interne et qui garde un niveau d’ambition élevé quelles que soient les rotations, ce qui nous a sans doute manqué la saison dernière.
On a un groupe travailleur, très attachant, avec des personnalités très riches. Mais on doit toujours travailler sur cette frontière entre les efforts, le plaisir, et le niveau de responsabilité que l’on doit avoir dans un club qui investit autant, qui nous place dans les meilleures conditions. On doit toujours progresser sur ce sens des responsabilités. Mais je tiens à ce qu’on conserve ce côté plaisir qui nous fait nous retrouver avec le sourire. On a parfois tendance à oublier de mettre le réveil, à démarrer le match à la 1re minute, à fournir les efforts nécessaires quand on a la tête sous la guillotine… On travaille sur tout ça. J’ai l’impression qu’il y a une amélioration ces dernières semaines mais rien n’est acquis.
Il explique ce qui sépare l’UBB du Stade-Toulousain. Extrait:
Aujourd’hui, tout nous sépare de lui. Il y a déjà le palmarès qui parle pour lui. C’est la locomotive du Top 14 mais on ne cherche pas à le copier. On trace notre voie, on suit notre histoire qui est différente. On s’inspire toujours des meilleurs, que ce soit en France ou à l’étranger. Mais on tient vraiment à suivre notre chemin avec notre richesse, nos différences et notre patrimoine.
On dit simplement aux joueurs que si on doit être battus, ça doit être par meilleur que nous. On connaît le potentiel élevé de l’effectif. L’idée, c’est que chaque minute avec le maillot de l’UBB, vu les ambitions du club, les structures dans lesquelles nous place Laurent Marti, on doit montrer notre meilleur visage. En ce sens, l’émulation au sein de l’effectif est un accélérateur de performances. Ce bouillonnement fait que les joueurs sont en vigilance absolue. La « culture de la gagne », ça renvoie aussi aux adversaires, il n’y a qu’un champion à la fin. Je préfère qu’on travaille sur nous et qu’on n’ait pas de regrets. C’est plutôt ça notre fil rouge.
Il explique comment il compte faire gagner son club, cette saison. Extrait:
On est dans un club qui veut gagner des titres. On n’a aucune garantie d’y arriver, mais le meilleur moyen de toucher le centre de la cible, c’est de toucher l’excellence dans les domaines de la performance, la préparation physique, l’analyse des données, de logistique… On veut aussi s’appuyer sur notre centre de formation. Et on veut continuer à produire un rugby basé sur l’initiative plutôt que sur l’attente ou qui mise sur l’erreur de l’adversaire. Une fois que ce chemin est balisé, on a juste cherché à nous améliorer dans cette vision. On s’est vite remis au travail en se posant les bonnes questions. Après six mois d’exercice, on n’a pas connu de sortie de route. Nous n’avons rien fait de plus. Nous nous sommes juste placés face à nos responsabilités.
Dans la foulée, il indique ses avants commencent à s’agacer que seules les performances des trois-quarts soient mises en avant. Extrait:
Je sais qu’il y a un agacement tranquille qui germe chez tous les leaders de notre pack. On a beaucoup de grands joueurs actuels et en devenir. Les avants ont une ambition élevée. Je vois ce qui se passe chaque jour. J’ai confiance en Brad Poux, en Globus, qui va reprendre le travail avec nous la semaine prochaine (après un arrêt maladie), et en Shaun Sowerby.
Il évoque également la période internationale à venir avec le Tournoi des Six-Nations. Extrait:
Toutes ces sélections valorisent les individus et le club. Mais c’est aussi difficile à gérer. Pendant ces périodes, il nous manque beaucoup de joueurs aux entraînements. La logistique est aussi dure après ces périodes. Ceux qui ont été valorisés sont forcément moins bons. Une sélection, c’est toujours perturbant. Ça entraîne un relâchement. Tous nos jeunes joueurs appelés ont vu une baisse de leur performance à leur retour ou des blessures. Je n’appréhende pas cette période des doublons plus sereinement. Mais nous nous sommes préparés suite à l’expérience de l’an dernier avec un effectif un peu plus costaud.