Incroyable mais vrai : ce samedi contre Toulouse, le Stade Rochelais va fêter son 100ème match à guichets fermés consécutif.
Il s’agit d’un incroyable record en cours effectué par les Maritimes.
Interrogé via L’équipe, le directeur général du Stade Rochelais, Pierre Venayre s’est confié. Extrait:
« Le premier match de notre série remonte à 2016 (contre Castres, le 2 janvier 2016, 25-21), à l’époque, on travaillait sur la manière d’optimiser notre remplissage. On s’était fait accompagner par Marshall Glickman, ancien président des Blazers. Il avait travaillé avec la Ligue nationale de foot (LFP), j’avais trouvé son étude intéressante et on avait collaboré sur une stratégie de guichets fermés. Au départ, on avait ciblé quinze matches de suite en Top 14. À l’époque, la barrière des cent matches nous paraissait folle. Et on voit que neuf ans plus tard, la série continue. »
A l’instant T, le Stade Rochelais compte 14 259 abonnés.
La liste d’attente pour devenir abonné ? Ils sont 7 000 !
Pierre Venayre réagit. Extrait:
« Le danger, c’est que certains se découragent. C’est pour cela que l’on développe la billetterie secondaire (qui permet aux abonnés de revendre les places des matches auxquels ils ne peuvent pas assister), qui est de plus en plus utilisée. »
Le technicien adjoint Romain Carmignani savoure. Extrait:
« C’est une bonne récompense pour le club et la ville. À chaque fois que tu joues à domicile, c’est rempli, c’est quelque chose d’exceptionnel. »
Tawera Kerr-Barlow se dit fier du public Rochelais. Extrait:
« Autant de guichets fermés, ça n’arrive pas souvent, on est fiers de jouer devant notre public. »
Pierre Venayre explique comment La Rochelle travaille pour cultiver ces matches à guichets fermés. Extrait:
« En toile de fond, il y a une progression sportive, mais aussi des choix forts que le club a faits : investir dans son stade, le développer et améliorer ses infrastructures d’accueil. On bénéficie aussi d’une compétition attractive, avec un gros travail de la LNR et de nos concurrents.
On peut également s’appuyer sur une situation concurrentielle un peu particulière, puisque, jusqu’à une heure et demie autour de La Rochelle, il n’y a qu’un seul autre club sportif évoluant en Première Division professionnelle, c’est le Stade Rochelais Basket (monté l’été dernier en Betclic Élite). Il y a des villes où il ne serait pas possible de faire comme nous.
Certains clubs, comme l’USAP en Catalogne, Vannes en Bretagne ou ceux du Pays basque s’appuient sur une identité territoriale forte. Pour nous, il n’y a pas grand-chose en termes d’identité territoriale ou culturelle qui relie les Vendéens, les Charentais et les Deux-Sévriens. Tout l’enjeu a été de faire en sorte de les rassembler autour du club, de développer son identité. Et il y a ici un sentiment d’appartenance au club qui est extrêmement fort.
On a la sensation d’avoir 17 000 socios dans le stade. Développer ce sentiment a été rendu possible parce qu’il y a un actionnariat partagé et par le fait que le président (Vincent Merling, depuis 1991) voyait le Stade Rochelais comme un projet collectif, pas comme un projet d’ego comme on peut le voir dans certains clubs. »
Il espère que la lassitude ne se fera pas sentir. Extrait:
« Quand on arrive à cent, on n’a plus envie que la série s’arrête. Donc, il y a la question de savoir comment faire perdurer cette dynamique, comment continuer à se réinventer. On voit qu’il y a une période un peu plus stagnante. Mais l’enjeu, c’est d’être capable de se reprojeter dans le moyen terme pour qu’il n’y ait pas de lassitude. »