L’ailier international Français Louis Bielle-Biarrey s’est longuement confié dans les colonnes de Midi Olympique.
Ce-dernier a évoqué ses plus beaux souvenirs de l’année 2024. Extrait:
En club, ce serait la demi-finale face au Stade français. Avec l’équipe de France, je pense que c’est le match face à la Nouvelle-Zélande et la tournée d’automne en général, bien sûr. Mais ce match face à la Nouvelle-Zélande, c’est quand même quelque chose d’assez exceptionnel. Je n’avais jamais joué contre les All Blacks, que ce soit en U20 ou chez les grands, donc c’était une grande première pour moi. Le fait qu’on gagne, c’était génial.
Il ne cache pas que le match avec les Bleus contre les Blacks lui a fait prendre une nouvelle dimension. Extrait:
Nous sommes les plus attendus sur les gros matchs et je pense que j’ai répondu présent sur celui-là. Des matchs comme ça vont m’aider à grandir, à devenir un meilleur joueur.
Il fait une analyse de cette année 2024. Extrait:
On sortait d’une Coupe du monde avec une grosse désillusion et un Tournoi des 6 Nations un petit peu compliqué, pour débuter l’année. Il fallait se remettre en question, que ce soit avec l’équipe de France ou personnellement. Cette année, elle a aussi été dure parce que le premier match du Tournoi, je ne suis pas titulaire (entré en fin de match à la place de Danty, N.D.L.R.). Avec Bordeaux, on prend aussi une grosse claque en finale du Top 14, et nous sommes éliminés assez tôt en Coupe d’Europe.
Le début d’année 2024 n’a pas été facile. C’est vrai que sur la fin d’année, je suis content qu’avec Bordeaux, qu’avec l’équipe de France, nous ayons réussi à nous retrouver pour mieux finir. Mais tout n’a pas été tout beau, tout rose cette année et bien sûr, je pense que ça m’a fait beaucoup progresser, sur plein de domaines d’ailleurs. C’est sûr que cette année me servira pour plus tard, pour la suite.
Capable d’évoluer à l’aile mais également à l’arrière, Louis Bielle-Biarrey analyse sa polyvalence. Extrait:
Comment dire… avec le poste d’ailier et d’arrière, où je joue aussi régulièrement, du moins avec Bordeaux, c’est vrai que ça me permet d’élargir ma palette. Mais j’ai encore plein de choses à travailler ! J’ai le côté surtout très défensif au poste d’ailier et finir les coups, être tueur. J’ai le côté un petit peu plus gestionnaire à l’arrière, être plus dépositaire du jeu, même s’il faut encore que je le développe. J’aime beaucoup ces deux postes car ils se complètent. Alterner me rend meilleur, que ce soit à l’aile ou à l’arrière. Ça me fait grandir en tant que joueur de rugby en général, parce que je touche un petit peu à tout. Vu que j’ai eu l’occasion de faire des matchs de haut niveau sur les deux postes, c’est vraiment ça qui m’a fait progresser.
Depuis que j’ai commencé, j’apprends tous les jours, donc je trouve ça bien. Et puis, j’ai l’occasion d’évoluer avec plein de joueurs différents, d’avoir des coachs différents aussi, qui ont des visions variées. J’ai quand même eu pas mal de managers différents sur mes trois ou quatre premières années à l’UBB, et même en équipe de France où j’ai déjà connu deux staffs. Moi, j’aime bien essayer de prendre ce qui se présente en termes de vision du rugby, même si, bien sûr, j’ai la mienne. J’adore, car j’ai l’impression de tout le temps apprendre que ce soit à Bordeaux ou en équipe de France, donc ça m’aide.
Il se dit également très content d’être exposé médiatiquement. Extrait:
Je suis évidemment très content de ce qui m’arrive. Tout joueur de rugby vit pour être en équipe de France. Après, le fait d’être assez exposé médiatiquement, j’en suis très content. Ça veut dire que je fais des bons matchs, mais j’essaie de ne pas trop regarder tout ça, parce que je sais aussi que ça va très vite. Tout marche bien pour moi en ce moment mais si demain, j’enchaîne trois mauvais matchs, il ne faudra pas non plus que je remette tout en question. J’essaie donc de prendre tout ça avec du recul, de ne pas accorder trop d’importance à cela, même si cela démontre une tendance plutôt positive.
Lorsque le journaliste lui indique qu’il est le meilleur marqueur de l’équipe de France en 2024, il relativise. Extrait:
Après, c’est à relativiser car Damian Penaud n’a pas pu jouer les matchs de novembre. Peut-être que s’il avait été là, j’en aurais marqué un ou deux de moins, et lui un ou deux de plus. Évidemment que je suis très content, mais au-delà de ça, et je pense que je le dis souvent, le poste d’ailier ne se résume pas qu’au nombre d’essais marqués. Évidemment que c’est un fort indicateur, mais ce n’est pas la seule chose. Je suis surtout content de la progression que j’ai eue dans le jeu et quand on met tout ça bout à bout, il est certain que 2024 restera une belle année pour moi.
Quand on est ailier et qu’on ne marque pas d’essais, on a tout le temps cette petite frustration, malgré tout. Évidemment que tout le monde prend du plaisir à marquer, ce n’est pas anodin, mais ce n’est pas une fin en soi. Je suis très content d’avoir marqué des essais et ce qui est le plus intéressant, c’est de tout faire pour continuer sur cette lancée.
Il a ensuite parlé de la décision d’Antoine Dupont de jouer les Jeux Olympiques de Paris. Extrait:
Ce qu’a fait Antoine, c’est inspirant. Après, Antoine a pu le faire déjà parce qu’il en a les qualités, bien sûr, mais aussi parce qu’il avait déjà un statut. Évidemment que, si demain, on me propose de faire les Jeux Olympiques, je les ferai ! Mais ça ne dépend pas que de moi, ça dépend de plein de choses. Je n’ai pas envie de trop m’avancer là-dessus, mais c’est sûr que si j’ai l’occasion un jour de faire des Jeux Olympiques, ça serait un grand plaisir. Après, mon sport reste le rugby à XV.
Je n’ai quasiment jamais fait de rugby à 7. Il y a des joueurs qui vont en faire pendant les quatre prochaines années et qui seront prêts à être le plus performants possible. Ces deux disciplines sont quand même différentes et il faut avoir une vraie préparation. Je ne pense pas que n’importe qui peut arriver et être immédiatement performant. Même Antoine (Dupont) avait fait beaucoup de préparation spécifique, notamment sur la vitesse en plus. Ça montre que ce n’est pas le même sport, avec des exigences particulières.
Pour conclure, il parle de ses ambitions avec l’équipe de France. Extrait:
Je ne sais pas s’il y a une pression mais avec la tournée de novembre, on s’est vraiment tournés vers la Coupe du monde 2027. Évidemment qu’on veut gagner. Ce Tournoi, on va le jouer pour le gagner, même s’il va être très relevé. On sait que de gros matchs arrivent, et qu’on va être très attendus. C’est très stimulant et évidemment qu’on veut le gagner. Ça ferait du bien à tout le monde si on pouvait ramener un titre. Je suis arrivé récemment dans cette équipe mais depuis que Fabien (Galthié) est là, le XV de France n’a jamais été très loin du sacre. Ce serait bien pour nous, pour le rugby français, si on pouvait remporter un titre.