Au lendemain de la difficile victoire du Stade Rochelais face à un Stade Toulousain rajeuni (22-19), Ronan O’Gara n’a pas mâché ses mots en conférence de presse.
Resté plus d’un quart d’heure devant les journalistes, l’entraîneur irlandais a livré un constat sans concession sur les faiblesses de son équipe, tout en affichant sa confiance quant à une sortie prochaine de cette période compliquée.
Il ne cache pas que la victoire a un gout amer et confesse que son équipe est en souffrance. Extrait :
Oui. Je pense que demain matin, on va apprécier les quatre points. Mais en ce moment, c’est… c’est… comme une défaite ! C’est dur, en ce moment. On a besoin de changer quelque chose. Si je savais quoi, je l’aurais déjà fait. On est en souffrance, notre jeu est en souffrance. Pas de plaisir. Mais ça peut changer. Tout le monde est négatif, mais ça arrive parce que le succès crée beaucoup de problèmes. Et le succès est vraiment dans le passé. On doit arrêter de parler de succès. Mais les vrais compétiteurs restent soudés et travaillent plus dur. Et ça, c’est mon but. C’est moi le leader. Et on va commencer ça lundi, mardi. Malgré tout, on est dans les six. Quand on sera capables d’enchaîner quelques phases, on sera intéressants. C’est à nous de tourner la roue.
Il préfère pointer du doigt ses méthodes plutôt que ses joueurs. Extrait :
Ce n’est pas évident quand c’est dur, mais on apprend beaucoup de choses quand ça l’est. Les hommes faibles, un ou deux, se sont déjà échappés. Les autres… Je pense que je peux compter sur plus de 35 (joueurs). Vous ne l’avez pas vu, je ne l’ai pas vu (ce soir). Mais ils ne sont pas devenus des mauvais joueurs en trois ou six mois. Je pense que je suis plus responsable qu’eux. C’est la vérité. Avec certains, l’exigence est confondue avec la négativité. Mais il est certain que j’ai “gelé” beaucoup de joueurs, pas capables de gérer la pression mise sur eux. C’est une bonne leçon pour moi. Je dois changer un peu mon management et on doit changer un peu l’esprit et j’espère que ça va donner quelque chose de plus positif.
Il espère que le match de champions cup servira de déclic. Extrait :
Je réfléchis toujours beaucoup. J’adore le sport. De 18 à 30 ans, j’étais davantage “un underdog” (un outsider) que Nadal ou Federer. J’ai confiance. Avec moi, on va trouver des solutions, vite. Le Leinster arrive dimanche. Peut-être que c’est le “wake-up call” (signal d’alarme) dont on a besoin.
Il ne se veut pas inquiet malgré tout et relativise. Extrait :
Je me souviens d’un dimanche matin où j’étais dernier du championnat. Si La Rochelle est dernière, ça me perturbe mais on est… Je ne vais pas éviter les questions dures car on est dans le dur. Mais on est vivants, la vie est belle, on va réagir.