L’ancien sélectionneur du XV de France, Philippe Saint-André s’est confié via Le Figaro.
Le futur directeur sportif de Provence Rugby a évoqué l’arbitrage dans le rugby Français, lequel est souvent pointé du doigt.
Il explique pourquoi l’arbitrage du rugby est quelque chose de très compliqué.
A lire ci-dessous :
«Ce qu’il faut savoir, c’est que le rugby est le seul sport collectif où les règles changent en permanence. Pour la sécurité du joueur, d’abord. Avec, par exemple, la mêlée en trois temps, la maîtrise des duels aériens ou le contrôle des plaquages et déblayages dangereux…
Ensuite, les règles changent en faveur du jeu et de la vitesse. On instaure des règles par rapport à l’évolution de nos joueurs qui sont de plus en plus costauds, de plus en plus rapides et de plus en plus techniques. Enfin, on essaye aussi de les simplifier pour qu’elles soient plus faciles à arbitrer et plus faciles à comprendre du grand public.»
Selon lui, l’arbitrage ne cesse de progresser. Extrait:
«Je trouve que, par rapport à ce que j’ai expliqué, l’arbitrage est de mieux en mieux, contrairement à ce que certains peuvent penser.
Les arbitres sont de plus en plus clairs et sont relativement bien aidés par l’arbitrage vidéo. Avant, dans le secteur de la touche, les mecs se rentraient dedans de manière dangereuse. J’ai joué avec des Olivier Roumat ou Olivier Merle qui n’hésitaient pas à mettre un coup de coude dans la figure du joueur en face dès que ces derniers prenaient le ballon (rires). Maintenant, un joueur qui va gêner le sauteur est sanctionné. C’est une bonne chose.»
Dans la foulée, il explique pourquoi il était impossible de gagner à l’extérieur il y a 30 ans. Extrait:
« Il y a 20 ou 30 ans, tu ne gagnais quasiment jamais à l’extérieur. Pourquoi ? Car les arbitres avaient peur et ne sifflaient presque jamais en défaveur de l’équipe qui jouait à domicile. Aujourd’hui, nous sommes à des années-lumière de cela !».
Aussi, Philippe Saint-André explique que le rugby reste un sport très complexe. Extrait:
«Notre sport reste complexe. Il est atypique. Nous ne pouvons pas tout le temps être d’accord avec les appréciations. Lors du quart de finale de Coupe du monde perdu en 2023 face à l’Afrique du Sud, Eben Etzebeth commet un en-avant grossier. À l’appréciation, l’arbitre indique que le ballon part en arrière. C’était son appréciation… Malgré ça, je trouve que le jeu va de plus en plus vite, le temps effectif au niveau international augmente.»
Il comprend cependant que certains managers soient frustrés, à certains moments. Extrait:
«Bien sûr, quand tu es entraîneur et que tu perds à la dernière seconde, il y a une frustration par rapport à une ou deux décisions qui auraient pu peser dans la balance. Mais, sincèrement, en règle générale, jamais l’arbitrage n’a été aussi bon dans le rugby mondial et dans le rugby français.»