Les deux rugbymen français, Hugo Auradou et Oscar Jegou, dont le nom figure dans la liste des joueurs sélectionnés par Fabien Galthié pour le prochain Tournoi des Six Nations, ne sont pas encore totalement hors de portée de la justice argentine, malgré l’issue du dossier dans l’Hexagone.
Le 10 décembre dernier, un non-lieu avait été prononcé en leur faveur, mettant un terme à une enquête qui avait duré près de cinq mois et défrayé la chronique dans le monde du rugby français. Cependant, l’affaire n’en est pas restée là.
En effet, la plaignante, une femme qui accuse les deux joueurs de viol aggravé en réunion, a décidé de faire appel de la décision de la juge Eleonora Arenas, qui avait ordonné l’abandon des charges contre les deux hommes.
Un recours a ainsi été déposé, et une première audience est fixée pour le 10 février devant le tribunal collégial de Mendoza, ville argentine où les faits auraient eu lieu dans la nuit du 6 au 7 juillet 2024. Ce sont trois juges qui examineront cette demande d’appel, et l’avocate de la plaignante, Me Natacha Romano, a d’ores et déjà annoncé son intention d’aller jusqu’au bout, en portant l’affaire devant la Cour suprême de Mendoza puis, si nécessaire, devant la Cour suprême nationale, ce qui pourrait prolonger le processus judiciaire de plusieurs mois, selon les estimations.
L’avocate se montre particulièrement véhémente face à la perspective d’une convocation des joueurs en équipe de France. « Ce sont de violents agresseurs », déclare-t-elle, qualifiant la décision de Fabien Galthié d’envisager leur sélection de « précipitée ».
Selon Me Romano, sa cliente et sa famille estiment que la corruption a joué un rôle dans l’abandon des charges et que la vérité n’a pas été pleinement révélée.
Pour sa part, l’un des avocats des rugbymen, German Hnatow, se réjouit de l’issue de l’enquête, estimant que l’innocence de ses clients a été clairement établie au cours de l’instruction. Il considère que cette décision marque un « juste retour à la normale ».
D’un point de vue juridique, si l’appel venait à confirmer le non-lieu, la procédure serait définitivement clôturée, et le dossier serait « classé sans suite », ce qui signifierait une exoneration totale des joueurs.