Fabien Galthié a tranché dans le dur en appelant Oscar Jegou et Hugo Auradou dans son groupe de 42 joueurs pour préparer le Tournoi des Six Nations. Une décision qui suscite des réactions contrastées, notamment de la part de certains supporters.
Le retour des deux joueurs est sans doute la principale surprise de la liste dévoilée par le sélectionneur. Quelques mois après la révélation de l’affaire de Mendoza, les deux rugbymen vont retrouver le maillot du XV de France.
Pour rappel, en juillet dernier, une femme de 39 ans avait porté plainte contre eux pour “viol aggravé en réunion” après une tournée des Bleus en Argentine.
Après un long processus judiciaire ponctué de rebondissements, la justice argentine avait finalement prononcé un non-lieu en faveur des joueurs. Toutefois, la procédure n’est pas totalement close : la plaignante a décidé de faire appel de cette décision, et son recours sera examiné le 10 février prochain.
Le timing de la décision remis en question
Dans les 15 jours suivant cette date, alors que le Tournoi des Six Nations battra son plein, le sort des deux joueurs sera définitivement tranché. Soit la justice rejette l’appel et abandonne définitivement les charges, soit elle prononce une condamnation. Si la FFR a réhabilité Jegou et Auradou, le choix de les rappeler en équipe de France à ce moment-là soulève des interrogations, surtout parmi les supporters.
“Attendre la fin de la procédure judiciaire en Argentine, c’était trop demander ?”, s’indigne un internaute sur X. “Honteux de rappeler Jegou et Auradou, même après un non-lieu. Leur comportement en Argentine a sali le maillot tricolore”, critique un autre. Un autre encore se demande : “Qu’est-ce qu’ils font là ?”
Le Figaro, dans un éditorial publié le 15 janvier, partage également ces doutes. “Si la justice argentine a rendu un non-lieu en faveur des deux joueurs accusés de viol, leur retour en sélection semble prématuré, même si la justice est de leur côté.
Ce retour dans le groupe des 42 paraît également prématuré. Fabien Galthié aurait pu attendre deux semaines de plus et le verdict de l’appel. Cela aurait été plus respectueux de la justice argentine. Il [Galthié] aurait également pu choisir de les sanctionner pour leurs écarts au soir de leur première sélection […] : loin du comportement exemplaire qu’on est en droit d’attendre d’un joueur professionnel, qui plus est représentant son pays lors d’une tournée à l’étranger.” “Juridiquement, c’est juste. Moralement, ça reste à voir.”
“Les revenants controversés du XV de France”, titre Le Monde dans son édition du jour, qui écrit : “le rugby français demeure confronté à ses démons. […] L’affaire de Mendoza, comme celle des ex-rugbymen grenoblois condamnés à de la prison ferme en décembre 2024 pour viol en réunion, et toutes celles qui alimentent régulièrement les chroniques judiciaires, ont sali l’image et les valeurs que l’Ovalie entend promouvoir.”
Vous l’avez compris : cette affaire risque de faire polémique pendant encore de longues semaines.