Le club de Vannes se retrouve dans une période charnière de sa saison.
Les Bretons ont l’occasion d’aller chercher leur qualification en phase finale de la Challenge Cup sur la pelouse des Scarlets, ce week-end.
En parallèle, ils doivent préparer leur match de Top 14 contre le Stade-Français Paris, programmé le week-end suivant.
Clairement, ce match contre Paris est la dernière chance de Vannes pour tenter de jouer le maintien. En cas de défaite, alors l’avenir s’assombrira énormément pour les Bretons.
Alors comment gérer cet enchainement de matches importants ?
Interrogé via Midi Olympique, le manager de Vannes, Jean-Noël Spitzer s’est confié. Extrait:
Il y aura des joueurs qui vont rentrer mais il n’y aura pas d’indication par rapport au Stade Français. Vous vous doutez bien qu’il y a des joueurs Mike (Ruru), Max (Lafage), des joueurs qui joueront contre le Stade Français. Sione (Kalamafoni), Jo (Edwards), voilà, vous les connaissez. Maintenant, certains joueront contre les Scarlets et d’autres se reposeront et se prépareront. On va trancher.
Il l’affirme : ce match contre les Scarlets n’est en aucun cas un match pour préparer le Stade-Français. Extrait:
Non, parce que ce n’est pas le même rugby, donc on ne peut pas dire que ce soit préparatoire. Après, on a des joueurs qui ont besoin d’enchaîner, des joueurs qui ont besoin de jouer beaucoup d’autres qui peuvent faire sans. Enfin, ça dépend un peu de chacun aussi.
Il l’affirme : l’objectif est de décrocher une qualification en Challenge Cup. Extrait:
C’est de se qualifier mais ça paraît difficile maintenant parce que c’est quand même un match à l’extérieur face à une équipe galloise qui est une bonne équipe. Les Scarlets, je ne dirais pas que c’est supérieur à Édimbourg, je pense qu’ils n’ont peut-être pas la même vitesse dans le 3ème rideau qu’Édimbourg mais, ils ont plus de puissance devant. Ils ont une conquête beaucoup plus solide, en conquête directe. Ils ont quelques gros porteurs de balle que n’avait pas Édimbourg, je pense à Fifita. Alex Craig aussi.
Et puis ils jouent leur qualification chez eux à domicile, c’est comme pour Édimbourg. Ce sont des clubs pour qui c’est un objectif majeur dans la saison. C’est un Challenge quand même bien compliqué pour nous. Mais pour autant, il y a quand même quelque chose à aller chercher. Je pense que si on a loupé le coche, c’est le match en Géorgie parce que je pense que c’est l’équipe la plus faible. Avec le bonus ça reste encore jouable mais ça paraît compliqué mais ce n’est pas injouable.
Il rappelle que l’ouvreur Costelow ne sera pas de la partie. Extrait:
Oui, Costelow ne sera pas mais ils récupèrent quand même Jo Roberts, le centre, qui est très fort. Ils ont des joueurs très expérimentés, je pense surtout à Fifita qui est un troisième ligne assez extraordinaire que j’avais essayé de faire venir ici et qui pour moi est un joueur formidable quoi.
Il explique ensuite pourquoi il n’a pas réussi à recruter Fifita. Extrait:
Financièrement on était un peu court, (rires), mais il est très proche de Sione Kalamafoni. C’est vraiment un joueur extraordinaire qui a une vitesse incroyable, qui est capable d’actions décisives, c’est un excellent sauteur en touche. Il n’a pas été All Black pour rien.
Il s’attend à un très gros match. Extrait:
De toute façon on va se préparer comme ça avec ce petit espoir. On verra bien sur le terrain ce qui se passe. Mais d’abord c’est une super expérience de jouer des joueurs de ce niveau-là et ça nous donne énormément de matière à travailler, ça donne aussi des éléments de comparaison pour nos jeunes joueurs. Ils voient ce qu’est un joueur de haut niveau sur la maîtrise technique, les attitudes et des choses qui peuvent paraître invisibles des tribunes comme la redistribution de leur troisième ligne à partir de la mêlée, les attitudes, certaines attitudes au contact. C’était vraiment du très haut niveau de la part d’Édimbourg. C’est un apprentissage accéléré pour certains mais on était venu pour ça aussi.
Il estime que son équipe enchaine les matches et gagne en expérience. Extrait:
On a quand même des joueurs qui aujourd’hui prennent du temps de jeu et font bonne figure, nos jeunes notamment. Robin (Taccola) notamment mais aussi Simon Bourgeois, Timothé Mézou qui enchaînent les matchs ça c’est quand même des satisfactions très fortes. L’intensité des matchs, la vitesse de jeu, la façon dont on peut se faire punir très vite aussi sur la moindre perte de balle, forcent tout le monde à faire preuve d’un état de vigilance et une réactivité extrême.
Alors y ceux qui arrivent à y répondre, ceux qui ont plus de mal parce qu’au-delà du match il y a tout ce qu’il faut mettre dans la semaine pour se préparer. C’est le haut niveau. On s’est aperçu qu’on avait encore des manques, qu’on avait des oublis qui sont liés à l’intensité du combat en fait, pour tenir cette ligne d’avantage, pour tenir ces contacts, ça nous demande un surinvestissement parfois qui nous fait perdre en lucidité et un petit peu en précision, en maîtrise.
On est sur le fil, on le voit bien, on est quand même sur le fil et ça nous demande des efforts colossaux d’endurance mentale de tenir face à ces équipes qui ont un peu plus de maîtrise, d’expérience, pour qui c’est le quotidien depuis longtemps.