Le Tournoi des Six-Nations approche à grands pas.
Le sélectionneur Français Fabien Galthié va devoir trancher sur plusieurs postes, pour le premier match de la compétition contre le Pays-de-Galles, programmé le 31 janvier prochain au Stade de France.
Au poste de troisième ligne, le technicien des Bleus devra se passer de Charles Ollivon, gravement blessé à un genou.
Mais la concurrence est très rude à ce poste comme l’explique Thomas Lièvremont, l’ancien international Français.
Il s’est confié via Midi Olympique. Extrait:
Tous les joueurs évoqués ne sont pas aujourd’hui tous au même niveau. Ils n’ont pas atteint non plus la même maturité. Il y a évidemment beaucoup de talents, de potentiels. C’est grâce à la formation dans les clubs. Il y a quelques années, ce poste était un peu hybride. On y plaçait des joueurs sans réelle spécificité. Un peu comme le poste d’ailier.
Or, depuis quelques années, cela a changé. Les joueurs sont de plus en plus spécialisés en troisième ligne même si la tendance laisse beaucoup de place à la polyvalence entre troisième ligne centre et troisième ligne aile. Et parfois même avec la deuxième ligne. Tout est une question d’équilibre.
Il l’affirme : la blessure de Charles Ollivon va forcer Fabien Galthié à faire jouer la concurrence. Extrait:
Il y a peu de temps, Fabien avait une équipe bien arrêtée et pouvait y apporter une ou deux modifications à la marge. C’était aussi une période bénie avec peu de blessés. Depuis la fin de la Coupe du monde, il a connu une période plus sombre sur la disponibilité des joueurs et sur leur fraîcheur. On l’a vu avec Grégory Alldritt mis à l’herbage.
Aujourd’hui, il y a la tuile Charles Ollivon. Il est donc obligé de faire jouer une plus grande concurrence. Et je trouve que c’est une chance pour l’équipe de France.
Il explique comment Fabien Galthié va faire ses choix au poste de troisième ligne. Extrait:
Je crois qu’un entraîneur forme toujours sa troisième ligne en fonction de son attelage en deuxième ligne. Si vous avez deux tracteurs comme Meafou et Taofifenua, la troisième ligne aura besoin d’être plus aérienne, plus mobile. Si vous commencez la rencontre avec Flament et Meafou, qui devrait être la deuxième ligne titulaire en début de Tournoi même si le petit Auradou aura sûrement sa chance au cours de la compétition, la troisième ligne pourra être densifiée en raison de la présence de Flament, en deuxième ligne, qui est un excellent sauteur.
Plusieurs questions se posent alors : faut-il privilégier un troisième ligne de rupture comme peut l’être Charles Olivon ou un troisième ligne de combat comme peut l’être François Cros ? La question de la présence d’un garçon comme Alexandre Roumat, à la capacité incroyable de faire jouer les autres, susceptible d’avoir aussi cette compétence aérienne, peut se poser. Alexandre a une statistique incroyable : il compte 100 % de passes réussies avec 7,3 passes de moyenne sur 80 minutes en Top 14. Ça illustre bien sa faculté à bien faire jouer ses partenaires. Maintenant, il risque de rater le début de la préparation puisqu’il est blessé.
Il dévoile sa troisième ligne idéale pour le début du Tournoi. Extrait:
Il semblerait logique, après les tests d’automne et sur la forme du moment, que Grégory Alldritt, François Cros et Paul Boudehent soient associés. Cette troisième ligne est faite pour commencer le Tournoi. Elle est équilibrée et expérimentée. Après, une surprise n’est pas à exclure. Il y a tant de talents. Un garçon comme Temo Matiu, c’est le prototype du joueur de rugby moderne. On devrait le voir très vite au plus haut niveau.
Oscar Jegou, Léo Banos excellent avec le Stade toulousain, Killian Tixeront qui excelle dans la conquête aérienne, Alexandre Roumat qui peut aussi jouer en deuxième ligne, même si ça ne va pas plaire à son père (rires). Vraiment, la troisième ligne française a de beaux jours devant elle.
Paul Boudehent, c’est monsieur muscle et surtout il a une forte activité. Si l’on regarde ses statistiques, on voit que sur ses matchs avec l’équipe de France en 2024, il est à 50 % de plaquage actif, c’est-à-dire avec un retour au jeu en moins de deux secondes. C’est fort. D’autant plus qu’il est à 97 % de réussite au plaquage. Greg Alldritt se situe au même niveau avec 96 % de réussite et 47 % de plaquage actif. Surtout, il affiche 16 plaquages de moyenne par match.
Quant à François Cros, il est à 96 % de réussite et quinze plaquages de moyenne. Et je ne parle que de la défense. Mais ces joueurs ont des spécificités très fortes par ailleurs. À l’instant T, c’est la troisième ligne qui s’impose.