Un joueur du club de Floirac (Nationale 1) a subi de terribles insultes racistes ces derniers jours.
Ce joueur, c’est le pilier Marvin Pivert.
Le joueur de 25 ans, d’origine Nigériane, ainsi que sa compagne Margaux, ont été la cible de propos diffamatoires et racistes, mais également de menaces sur les réseaux sociaux.
Ces attaques sont particulièrement choquantes.
Cette affaire a fait les gros titres et a d’ailleurs été relayées par les Journaux Télévisés.
Via Midi Olympique, Marvin Pivert s’est exprimé.
Via une tribune ouverte, il exprime sa colère.
Un texte émouvant à lire ci-dessous :
“Je m’appelle Marvin, j’ai 24 ans, je joue pilier à Floirac en Fédérale 1. Ma copine et moi-même avons posté une vidéo sur TikTok au mois de novembre 2024 à propos de notre couple mixte. Nous voulions simplement partager notre bonheur, notre amour et depuis la semaine dernière, nous avons commencé à recevoir des messages racistes, haineux, sexistes et misogynes.
Des gens ont écrit des messages en traitant ma chérie de pute à nègre, que moi je voulais les papiers, et toutes sortes d’autres ignominies. On a eu ce déferlement de violence pendant tout le week-end et le lundi, on a décidé de partager ça en public. Ma copine a été peinée, choquée, énervée bien sûr. Ce qui nous touchait le plus c’était qu’on s’attaque à l’un et à l’autre, à nous deux tout simplement. C’est ça qui nous mettait hors de nous, on en voulait à la terre entière. La publication a pris de l’ampleur ensuite, ça a été relayé un peu partout dans les médias.
On a reçu beaucoup de soutien de la part d’énormément de personnes. Nos proches, des personnes extérieures, des personnalités du rugby et des clubs. Mon club de Floirac m’a directement soutenu face à cette épreuve en faisant un communiqué. En privé et sur nos réseaux sociaux, j’ai reçu des messages de Dany Priso (Toulon), de Théo Ntamack (Toulouse), d’Hassane Kolingar et Cameron Woki (Racing 92), et bien autres joueurs. On a reçu du soutien de l’UBB, du Racing 92, du FC Grenoble, de mes anciens clubs de La Rochelle et de Périgueux, de plein d’autres clubs de rugby, aussi. Ça fait du bien de voir tout ce soutien, tout cet élan d’amour et de courage.
J’ai commencé le rugby à 14 ans et depuis que je joue au rugby, ça m’est déjà arrivé en bord du terrain de me faire insulter en rapport à ma couleur, je trouve ça triste. Dans les équipes où j’ai joué, on était plusieurs personnes du continent africain ou des îles et on a déjà subi ce genre d’insultes, de phrases du genre “rentrez chez vous”. J’ai déjà été victime de ce racisme à l’école primaire, mes parents ont même dû me changer d’établissement. Il faut se rendre compte que ce n’est pas possible de vivre dans un monde comme ça.
À ces personnes-là qui nous insultent sans nous connaître, je suis vraiment désolé pour elles mais on ne va pas changer. Je ne vais pas me décolorer la peau pour vous. On vit dans un monde de diversité, nous sommes tous pareils. On est tous des êtres humains avec des sentiments. Il faut apprendre à aller de l’avant. La diversité, c’est ce qui fait notre société.”