En poste depuis décembre 2022 après le départ d’Eddie Jones, Steve Borthwick s’apprête à vivre son troisième Tournoi des Six Nations à la tête de l’Angleterre.
Jusqu’ici, ses résultats sont en demi-teinte.
En 2023, le XV de la Rose avait terminé à une modeste quatrième place, concédant trois défaites, dont une humiliante à Twickenham face à la France (10-53). Une année d’apprentissage pour Borthwick, à qui l’on avait alors laissé du temps.
L’édition 2024 a montré quelques progrès, avec une troisième place derrière l’Irlande et la France.
Mais une nouvelle défaite contre les Bleus, cette fois à Lyon (33-31), a confirmé que l’Angleterre peinait à rivaliser avec les meilleures nations.
La Coupe du Monde, pourtant marquée par une médaille de bronze inattendue, n’a pas suffi à dissiper les doutes. Désormais, la pression est bien réelle sur les épaules du sélectionneur, qui pourrait devoir s’expliquer en cas de nouveau revers.
Sous contrat jusqu’en 2027, Steve Borthwick n’est pas intouchable. De nombreux observateurs anglais estiment même que son poste pourrait être menacé si le Tournoi tourne au fiasco.
La fédération anglaise a fixé un cap ambitieux : quatre succès. Une attente élevée, d’autant plus que la gestion du staff par Borthwick suscite aussi des interrogations.
Le turnover constant autour du sélectionneur a de quoi inquiéter. L’épisode Kevin Sinfield, parti puis revenu, le départ précipité de Felix Jones après son engagement, celui d’Aled Walters, ex-directeur de la performance, ont alimenté une certaine instabilité.
Pour compenser, Joe El-Abd (Oyonnax) a été nommé à la défense, tout en conservant son poste en Pro D2, et Phil Morrow (Saracens) arrivera en fin de saison pour la préparation physique.
Cette année, l’Angleterre ne bénéficiera d’aucun round d’observation.
Le XV de la Rose débutera son Tournoi par un déplacement périlleux à Dublin ce samedi (17h45) face au tenant du titre irlandais, avant d’enchaîner une semaine plus tard à Twickenham contre la France. Un début de compétition qui pourrait sceller le sort de Borthwick en cas de résultats décevants.
L’année 2024 a été compliquée pour l’Angleterre, avec sept défaites en douze matchs. Parmi ses rares victoires, deux contre le Japon, une contre l’Italie, le pays de Galles et l’Irlande. Mais face aux grandes nations, l’Angleterre a systématiquement échoué dans le money-time, comme lors des revers face à la Nouvelle-Zélande (22-24), l’Australie (37-42) et l’Afrique du Sud (20-29).
Pour rectifier le tir, Steve Borthwick a choisi de modifier son capitanat. Jamie George, le talonneur, a été remplacé par Maro Itoje, deuxième-ligne des Saracens. Un choix fort, mais suffira-t-il à redonner au XV de la Rose le mordant qui lui manque ?
Réponse dès samedi à Dublin.