L’ailier Palois Théo Attissogbe était titulaire contre le Pays-de-Galles, vendredi soir au Stade de France.
Le jeune joueur a fait forte impression contre les Gallois.
Auteur d’un doublé, Théo Attissogbe a totalement rempli son rôle lors de cette rencontre.
Interrogé via L’équipe, il est revenu sur sa prestation. Extrait:
Mes débuts sont bons sur les stats. Mais l’important est d’aider l’équipe à gagner, même si pour un ailier, marquer un doublé est très bon pour la confiance. J’espère que ça va continuer. J’ai démarré fort, ça me sourit, c’est cool. Mais je reste mesuré.
Il l’affirme : marquer au Stade de France, c’est quelque chose de fort. Extrait:
C’est forcément plus fort. D’autant plus que lors de mon dernier match face au Japon en novembre (52-12), durant lequel je n’avais pas marqué, mes proches n’avaient pas pu assister à la rencontre. J’avais remplacé Damian Penaud le jour du match et ma famille n’avait pas pu monter à Paris. Ça s’était joué à quinze minutes près…
Vendredi, jouer au Stade de France, l’ouverture du Tournoi des Six Nations, une compétition que je regarde depuis que je suis tout petit, devant 80 000 spectateurs… C’est un peu entrer dans l’histoire de ce sport. En plus, je marque un doublé devant mes parents, ma soeur et quelques amis proches. Les émotions sont décuplées. Ce sont des émotions intenses, folles, qu’on a envie de revivre.
Il explique que le record détenu par Serge Blanco (38 essais en équipe de France) est encore loin pour lui. Extrait:
C’est un peu tôt encore. Le plus proche, c’est Damian (Penaud) et j’espère qu’il le battra très vite (il est à 36). Personnellement, mon objectif est de continuer à jouer dans cette équipe et bien sûr de marquer le plus d’essais possible !
Il explique pourquoi il n’a pas célébré son premier essai marqué contre les Gallois. Extrait:
Je suis quelqu’un qui ne montre pas forcément ses émotions. Quand j’ai aplati le ballon, j’étais très heureux intérieurement. Je suis également très surpris du bruit, des jeux de lumière. C’était la folie, grandiose. Mais nous étions encore en début de match, rien n’était fait. Je ne voulais rien laisser transparaître pour rester focus.
Pour son deuxième essai, en revanche, il s’est davantage lâché. Extrait:
Oui, car j’entends l’arbitre siffler pour valider mon essai alors que je n’ai pas encore aplati le ballon car je souhaitais me rapprocher au maximum des poteaux pour faciliter la transformation de Thomas Ramos. Ça m’a fait rire. Et puis au fond de moi, c’était comme un ouf de soulagement. J’ai vu qu’Antoine Dupont avait le sourire. Je me suis lâché. C’était un moment sympa, à la suite de son action de classe.
Le premier essai a été le plus difficile à marquer, selon lui. Extrait:
Je dirais le premier. La passe tombe bien dans mes bras, mais c’est plus difficile de recevoir une longue transversale au pied qu’une passe à la main d’environ cinq mètres… L’essai semble quasiment fait, mais tant que tu n’as pas attrapé le ballon, tout est possible. Si vous faites en-avant devant 80 000 personnes à cinq mètres de la ligne, votre match peut vite prendre une autre tournure ! J’étais donc soulagé d’aplatir.
Il ne manque pas de remercier Antoine Dupont pour sa magnifique passe au pied. Extrait:
À chaque fois, c’était parfait ! Ses pieds, c’est comme des mains ! C’est facile d’être ailier.
Pour son deuxième essai, il dément tout en-avant. Extrait:
Je n’ai pas revu les images, mais il n’y a pas en-avant ! L’essai a été accordé, l’arbitre a toujours raison, on n’en parle plus !
Il se dit très touché des nombreux messages de soutien qu’il a reçu dans la foulée. Extrait:
Oui, j’ai reçu pas mal de messages. Avec les notifications des réseaux sociaux, c’était une bonne centaine ! J’ai été très touché.
Ce qui l’a le plus touché ? Le regard de son père lors du tour d’honneur. Extrait:
Ce n’est pas un message. C’est le regard de mon père au moment du tour d’honneur. Je me suis arrêté quelques minutes auprès de ma famille. Je suis tombé dans les bras de mon père. J’ai vu dans ses yeux de la fierté. C’était un autre moment fort. Il m’a également glissé quelques mots, d’amour, qui resteront entre nous.
Samedi prochain, Damian Penaud devrait retrouver sa place de titulaire contre l’Angleterre. Théo Attissogbe réagit. Extrait:
Je reste lucide par rapport à la situation. Damian est devant moi dans la hiérarchie. J’ai eu la chance de jouer et de découvrir le Tournoi. Ça me donne encore plus d’envie et de motivation pour travailler et me rapprocher du niveau des meilleurs ailiers français que sont Damian et Louis.