Après une absence de près de deux ans, Jonny Gray a fait son grand retour avec la sélection écossaise, un moment chargé d’émotion pour le deuxième ligne de l’Union Bordeaux-Bègles. L’influence du club girondin n’est d’ailleurs pas étrangère à cette résurrection sportive.
Samedi dernier, face à l’Italie, le joueur de 30 ans a décroché sa 78e sélection sous le maillot du XV du Chardon, une première depuis mars 2023 contre le même adversaire. Une issue longtemps incertaine pour l’ancien joueur d’Exeter, dont la carrière a été mise en suspens pendant 16 mois en raison d’une grave blessure au genou.
Contraint de renoncer à la Coupe du Monde 2023 et au Tournoi des Six Nations l’an dernier, Gray a vu son avenir international s’obscurcir. Son retour sur les terrains avec l’UBB, qu’il a rejoint l’été dernier, n’a pas immédiatement dissipé les doutes.
Via Rugbypass, Jonny Gray confie avoir eu des doutes et même traversé des moments de remise en question. Extrait :
Il y a eu beaucoup de doutes. Je suis simplement reconnaissant de la chance que j’ai d’avoir rejoué à Murrayfield. Les deux dernières années ont été difficiles. J’ai beaucoup appris et me suis posé plein de questions. Être de retour à Murrayfield, c’était de l’émotion pure… ça fait toujours quelque chose de jouer ici, mais avoir cette chance à nouveau, c’était énorme pour moi.
Le retour à Édimbourg a même failli le submerger avant la rencontre. Extrait :
Pour être honnête, j’étais un peu bouleversé dans le bus en allant au stade. Je n’ai jamais considéré comme acquis le fait de jouer pour l’Écosse, mais je me souviendrai longtemps du match de samedi.
Malgré un retour prometteur en Top 14, Jonny Gray avait entretenu le doute en déclinant l’appel de Gregor Townsend pour les Autumn Nations Series, une décision qui avait déçu le sélectionneur écossais.
Pour la première fois, il s’exprime à ce sujet. Extrait :
C’était une décision difficile à prendre. J’y pensais tout le temps, je me demandais si c’était le bon choix ou non parce que j’avais réussi à rejouer au rugby, et j’avais la chance, peut-être, de rejouer au niveau international. J’ai parlé avec le club, avec Gregor, et je peux comprendre la frustration engendrée. Mais l’idée, c’était plutôt de me dire que la meilleure façon de retrouver la forme et de continuer à avancer, c’était de ne pas jouer pendant la fenêtre de novembre. Mais vous pouvez me croire, ce n’était pas une décision facile.
L’Union Bordeaux-Bègles a joué un rôle crucial dans le retour au premier plan de Gray.
Le club français a choisi de le recruter alors qu’il était encore convalescent, faisant preuve d’une confiance qu’il n’oublie pas. Extrait :
J’ai beaucoup de reconnaissance envers l’UBB parce que j’étais indisponible pour plus d’un an, et ils ont quand même choisi de me faire venir. Montrer autant de confiance envers quelqu’un que tu ne connais pas, c’était incroyable pour moi. Quand quelqu’un te montre autant de confiance, tout ce que tu veux c’est la lui rendre. J’espère que c’est le cas. J’adore ce que je vis en France, je prends du plaisir dans mon rugby. Je ne me projette pas, j’essaie juste d’être présent et impliqué.
L’UBB, finaliste du Top 14 et quart de finaliste de Champions Cup la saison passée, domine actuellement le Championnat de France et se positionne comme la meilleure équipe européenne.
Jonny Gray représente une pièce maîtresse de ses ambitions.
Il retrouvera Murrayfield à deux reprises lors du Tournoi des Six Nations 2025, à commencer par un choc face à l’Irlande dès samedi.