La chambre d’appel de Mendoza se penche ce lundi sur le dossier des rugbymen français Oscar Jegou et Hugo Auradou, après le recours déposé par la plaignante contre le non-lieu prononcé en décembre. Une décision est attendue d’ici cinq jours.
Un dossier relancé malgré un non-lieu
Les deux joueurs avaient été inculpés en juillet dernier pour viol aggravé sur une femme de 39 ans, après une soirée alcoolisée à Mendoza, où le XV de France affrontait l’Argentine.
Après plusieurs mois de procédure et une assignation à résidence, la justice argentine avait abandonné les poursuites début décembre, faute de preuves suffisantes.
Le parquet s’était alors aligné sur cette décision, estimant que « l’accusation initiale avait perdu de sa force ».
Mais la plaignante et son avocate, Natacha Romano, ont contesté cette issue, affirmant que certaines preuves, notamment un rapport médical sur les blessures de la victime, n’avaient pas été pleinement prises en compte.
Une bataille judiciaire qui pourrait durer
Me Romano, dénonçant la « partialité » de la justice locale, s’est déclarée prête à porter l’affaire jusqu’à la Cour suprême argentine, voire à la Cour interaméricaine des droits de l’homme, si nécessaire. Une procédure qui pourrait s’étirer sur plusieurs années.
En défense, l’avocat des joueurs, Me Antoine Vey, a fustigé « des manœuvres dilatoires » et rappelé que la justice avait conclu à l’absence de preuves. « Un éventuel acharnement judiciaire ne changera pas la réalité des faits », a-t-il déclaré.
Un retour en Bleu controversé
Alors que Jegou et Auradou ont retrouvé le terrain avec le XV de France contre le pays de Galles et l’Angleterre, leur sélection continue de susciter des débats. Lors de leur entrée en jeu à Cardiff, des sifflets ont été entendus dans le public, malgré le soutien assumé du staff tricolore.
Leur avocat argentin, Rafael Cuneo Libarona, estime que le temps finira par prouver leur innocence aux yeux de tous. En attendant, la chambre d’appel doit trancher sous peu, une étape décisive dans cette affaire qui n’a pas fini de faire parler.