Lors d’un entretien accordé au journal Le Progrès, le manager du LOU Rugby, Karim Ghezal s’est confié sur son expérience passée au sein du staff du XV de France.
Dans un premier temps, il explique que l’équipe de France, c’est exceptionnel. Extrait:
« On ne joue que des matches exceptionnels avec le XV de France. L‘équipe de France, ça me rappelle mon club formateur, mes éducateurs, mes parents, mon éducation, c’est là où j’ai commencé le rugby. Pour moi, c’est l’Isle-Jourdain. C’est le premier endroit où je suis d’ailleurs revenu après le Grand Chelem 2022 avec les Bleus.
Sur les 44 matchs auxquels j’ai eu la chance de participer en tant que coach, plus de la moitié se sont jouées dans les dernières minutes. On dit souvent que les matches internationaux, c’est le chaos. En termes de gestion du stress et de ces matchs-là, c’est incomparable et très formateur. Après, tu sais comment construire les semaines et appréhender les matches à fort enjeu. »
Dans la foulée, il est revenu sur la défaite des Bleus concédée en quart de finale de Coupe du monde, contre l’Afrique du Sud.
Selon lui, les Bleus auraient pu gagner cette Coupe du monde. Extrait:
« Vous avez tous vu le match contre les Springboks. C’est l’un des meilleurs. On aurait pu le plier au bout d’un quart d’heure. C’est un match de fou qui restera historique dans le mauvais sens. Cette élimination en quart de finale de la Coupe du monde reste une cicatrice, parce que je pense que si on le joue 10 fois, on le gagne 9 fois. Mais j’ai aussi des souvenirs de matchs gagnés dans les dernières minutes.
Le sport de haut niveau génère avant tout des émotions, bonnes ou pas bonnes. Je me souviens de l’ambiance de fou qu’il y avait au Stade de France ce soir-là. Alors, c’est sûr qu’au coup de sifflet final, on a l’impression que le monde s’arrête. »
Pour conclure, Karim Ghezal évoque la gestion des joueurs en sélection nationale. Extrait:
« Je vais vous donner un exemple. J’ai un joueur étranger qui n’est pas rentré chez lui depuis deux ans et demi à plus de vingt-quatre heures d’avion (ndlr, Liam Allen). Ça veut dire qu’il a fait deux fois Noël sans sa famille. Quand j’ai vu qu’il était tout seul pour le 25 décembre, j’ai dit aux mecs de l’accueillir. Après, j’ai essayé de savoir comment il allait. Il s’est blessé. Alors, je lui ai donné dix jours de vacances supplémentaires en février pour qu’il puisse rentrer en Nouvelle-Zélande.
Quand il va revenir, je sais qu’il sera au top pour le groupe. La gestion des joueurs, c’est 50 % de mon temps. Il y a celui qui a sa femme qui va accoucher. Il y a un autre qui a un souci avec un enfant. Si tu n’as pas la notion de ce que les joueurs vivent à côté, tu vas taper sur un mec sans savoir qu’il n’est pas bien dans sa tête. »