Depuis son accession au Top 14, le RC Vannes a apporté de la nouveauté au rugby français.
Au-delà de son jeu et de son identité bretonne affirmée, c’est surtout l’ambiance singulière de La Rabine qui intrigue : un silence quasi religieux accompagne chaque tentative de but.
Dans ses colonnes, Midi Olympique revient sur cette particularité et s’interroge si cela doit être un modèle à suivre ?
Le rugby, sport d’habitudes et de traditions, a parfois du mal à s’affranchir de ses frontières. Pourtant, toute nouveauté est scrutée avec avidité.
L’attitude du public morbihannais a ainsi suscité un engouement médiatique, allant jusqu’à faire naître l’idée d’une adoption généralisée de cette coutume.
Le journaliste de Midi Olympique s’interroge. Extrait :
Mais pour quelle raison, au juste ? Et d’où vient cette fâcheuse tendance qu’a le monde moderne à vouloir aseptiser tout ce qu’il reste à ce sport de spontanéité, d’animalité ou de sauvagerie ? Mais pourquoi vouloir uniformiser l’ADN des stades ?
Il n’hésite pas à prendre en exemple Mayol pour justifier la diversité nécessaire des stades. Extrait :
On aime le rugby en France pour ce qu’il propose de diversité, dans les arènes qui le composent. On aime la bronca que réserve historiquement Aimé-Giral à l’adversaire parce qu’elle est à la fois une preuve de crainte et de respect. On n’a rien, non plus, contre les sifflets qui descendent de Mayol ou du Michelin parce qu’ils sont jusqu’à preuve du contraire la façon la plus pure qu’ont trouvée les supporters de l’ASM ou du RCT pour jouer à fond leur rôle de seizième homme
Il rappelle ensuite une déclaration de Michel Platini. Extrait :
Le rugby est tellement fair-play, quand j’y pense… Lorsque tu tires un coup franc à Santiago Bernabeu, on t’insulte, on te lance des trucs et on te crache dessus : ça, c’est de la déstabilisation !
À côté, le folklore rugbystique français semble bien inoffensif. Alors, faut-il vraiment lisser les tribunes et gommer cette part de passion brute ? À chacun de juger…