Mis en place l’été dernier, le plan de haute performance de l’arbitrage a profondément transformé l’évaluation des officiels du Top 14 et de la Pro D2.
Sous la direction de Romain Poite et Mathieu Raynal, deux anciens arbitres internationaux, cette nouvelle cellule technique a instauré un cadre rigoureux pour améliorer la qualité des décisions prises sur le terrain.
Romain Poite et Mathieu Raynal, qui ont respectivement rangé leur sifflet en 2022 et 2024, n’ont pas quitté le monde de l’arbitrage pour autant.
Désormais à la tête de cette cellule technique, ils supervisent un groupe de 29 arbitres de champ, 22 juges de touche et 15 assistants vidéo. Après six mois d’application, ils ont dressé un premier bilan de leur action lors d’une conférence à Paris.
Une analyse minutieuse des décisions
Dès le coup de sifflet final, chaque match est disponible sur la plateforme Perf’Arbitres utilisée par la FFR. Les arbitres peuvent ainsi revisionner leurs performances, ajouter des commentaires et poser des questions. La cellule technique prend ensuite le relais pour analyser chaque décision.
L’évaluation distingue les bonnes décisions, les erreurs et surtout les « high impact decisions », ces fautes majeures qui influencent directement le score ou le déroulement du match.
Mathieu Raynal explique que les erreurs sont à bannir. Extrait :
On la refuse à nos arbitres parce qu’elle a une incidence trop importante sur le score ou sur l’équipe, il faut s’en tenir assez loin. On attend 100 % de bonnes décisions. Quand ils mettent le sifflet à la bouche, on veut que nos arbitres soient certains de ce qu’ils sifflent. Même si on accepte les non-décisions parce qu’on estime que, dans le tri des fautes et la manière de conduire un match, ça fait partie du déchet naturel d’un arbitre et qu’il y a un juste équilibre entre la règle et le jeu.
Une transparence totale
Chaque mercredi, l’ensemble des arbitres peut consulter un rapport détaillé des rencontres, leur permettant de comparer leurs performances avec celles de leurs collègues.
Cette transparence permet d’avoir beaucoup d’exigence. Extrait :
Ça nous offre beaucoup de transparence. Il n’y a pas de passe-droit, l’exigence est la même pour tous. Ils peuvent se nourrir des perfs des uns ou des contre-perfs des autres. Et quand on présente aux clubs la manière dont on analyse la performance de nos arbitres, ils ont conscience que le travail est fait avec énormément de rigueur, que rien n’est mis sous le tapis. Ça les rassure.
Un clip vidéo est également réalisé sur les décisions les plus complexes afin de permettre aux arbitres de juger collectivement certaines situations. Un « aide-mémoire » en est ensuite tiré, offrant un cadre de référence pour les décisions futures.
L’exigence au cœur du système
Grâce à ces évaluations continues, la cellule de haute performance peut établir un classement des officiels et désigner les arbitres pour chaque rencontre avec un mois d’anticipation.
Avec cette nouvelle approche, Romain Poite et Mathieu Raynal entendent hisser l’arbitrage français au plus haut niveau.
Une ambition qui repose sur un principe clair : ne jamais se reposer sur ses acquis et toujours viser l’excellence.