À l’approche de la 25e Nuit Rugby y Toros, qui se tiendra le 21 février à Captieux (Gironde), Didier Lacroix, président du Stade Toulousain, s’est confié à “Sud-Ouest” sur son attachement à la tauromachie.
L’occasion pour lui de revenir sur la feria de Toulouse, organisée entre 2003 et 2007 à Fenouillet, et sur son propre lien avec cet univers.
Un projet stoppé faute de soutien
L’ancienne maire de Fenouillet, Claudie Marcos, avait mis fin à l’événement après cinq éditions, estimant qu’il n’apportait que peu de bénéfices à la commune. “Une chose est sûre, je suis soulagée que cette feria s’arrête. C’était devenu un sujet sensible qui n’avait qu’une très faible incidence économique sur la commune“, déclarait-elle à l’époque.
Didier Lacroix, fervent défenseur de la tradition taurine, avait pourtant joué un rôle clé dans cette initiative, relançant la feria en collaboration avec Régis Sonnes et Thomas Castaignède.
“Quelques années plus tard, par le biais d’amis communs, on va se rencontrer (avec Robert Margé, NDLR) et relancer la feria de Toulouse, un projet qui avait suscité la création d’une association avec Régis Sonnes et Thomas Castaignède. Le début d’une amitié de 25 ans et le grand accélérateur de ma vie taurine“, explique-t-il.
Une passion née dans l’enfance
C’est sous l’influence de son père que Didier Lacroix découvre l’univers de la tauromachie. À 22 ans, il assiste à sa première corrida, un moment marquant qui façonne son attachement à cette tradition. “J’adore la tauromachie. J’ai beaucoup d’émotions dans les arènes mais j’en ai encore plus au campo“, confie-t-il. Évoquant ses origines agricoles, il souligne l’importance de cet héritage dans sa perception de la tauromachie.
Un spectacle controversé, une position assumée
Face aux critiques, le président du Stade Toulousain revendique pleinement ses choix et répond aux détracteurs de la corrida avec fermeté.
Il lâche une très grosse punchline :
“Ce que m’apporte la tauromachie, je l’assume pleinement. Je ne l’impose à personne. Et je pense que ceux qui donnent des leçons d’écologie auraient beaucoup à apprendre des éleveurs de toros qui sont plus proches de la nature que ces prédicateurs du fin fond de leur arrondissement parisien dont le seul contact avec la nature est un pied de tomates cerises posé sur le balcon…“, lance-t-il, sans détour.
Un regard amer sur la fin de la feria
Revenant sur la disparition de la feria toulousaine, Didier Lacroix exprime un certain regret.
“Je préfère retenir que cela eut lieu. Je suis fier d’avoir ramené la fête pendant cinq ans à Toulouse mais nous avons été victimes d’un manque de courage politique“, affirme-t-il.
Et de conclure sur une note plus philosophique :
“Sans doute étions-nous déjà sur une pente glissante et certainement la plus dangereuse. Celle qui conduit à l’ennui, le fléau de notre civilisation.”