Le staff du XV de France innove pour son déplacement à Rome dimanche, dans le cadre de la troisième journée du Tournoi des Six Nations.
Pour la première fois de son histoire, l’équipe évoluera avec un banc des remplaçants composé de sept avants et d’un seul arrière, Maxime Lucu.
Un choix tactique audacieux, déjà tenté par l’entraîneur sud-africain Rassie Erasmus, et qui intrigue autant qu’il suscite des interrogations.
En conférence de presse, Paul Boudehent, troisième-ligne tricolore, reconnaît la singularité de cette stratégie. Extrait :
C’est sûr que ce n’est pas courant. Sincèrement, on n’a pas eu d’explications (du staff). Mais la déduction que j’en fais, c’est que c’était peut-être le bon moment d’essayer. En tout cas, le staff a jugé que c’était le bon moment pour nous, pour le groupe, de tenter cette composition. Je pense que c’est une bonne chose.
Paul Boudehent voit dans cette stratégie un facteur de sérénité pour les avants, moins pour les arrières. Extrait :
Le maître-mot c’est de se dire, en gros, qu’on donne tout pendant 50 minutes et que derrière il y a les sept gars qui rentrent. C’est quelque part un peu rassurant. Peut-être que c’est moins le cas derrière, ils ont peut-être un peu moins de confort…
Avec un seul arrière remplaçant, la gestion d’une blessure parmi les trois-quarts pourrait s’avérer délicate.
Paul Boudehent révèle que le staff a anticipé cette possibilité. Extrait :
Vous l’avez sûrement vu à l’entraînement, c’est Oscar Jegou qui a travaillé pour éventuellement jouer au centre.
Le risque d’une telle configuration peut-il inciter les joueurs des lignes arrière à adopter un jeu plus prudent pour éviter les blessures ?
Pierre-Louis Barassi, centre du XV de France, balaie cette idée. Extrait :
Honnêtement, ce n’est pas à nous de gérer ça, c’est plutôt au staff de se faire des nœuds au cerveau. Nous, on ne peut pas avoir le luxe de regarder… Ça ne change pas grand-chose. Après, on sait que s’il y a des ‘pétés’ derrière, il y aura du coaching entre les avants et les arrières.
Si cette stratégie 7-1 est une première pour la France, elle intervient face à un adversaire qui progresse d’année en année.