Le Stade Rochelais traverse une période délicate.
Auteur d’un début de saison difficile, le club Maritime va rapidement devoir renouer avec le succès pour éviter de douter.
A l’issue de la lourde claque reçue contre le LOU Rugby le week-end dernier (53-17), Ronan O’Gara avait évoqué un profond malaise.
Interrogé via Midi Olympique ce jeudi, l’entraîneur adjoint du Stade Rochelais, Gurthro Steenkamp s’est confié.
Il confirme que La Rochelle est sous pression après quatre défaites consécutives en Top 14. Extrait:
C’est normal d’avoir un peu la pression après quatre défaites d’affilée. On est conscients que nos performances ces derniers temps n’étaient pas au niveau. Mais ce que je peux constater, c’est que tout le monde travaille à fond, jusqu’au bout. Tout le monde fait des efforts supplémentaires, même les joueurs. Même si on a eu beaucoup de jeunes ces derniers temps, ils travaillent vraiment bien.
Pour nous, c’est un match capital ce week-end, contre le Racing. Ils sont en difficulté, ils vont venir ici avec plein d’envie, ils ont quelque chose à montrer à leur public. Mais, nous aussi, on doit quelque chose à notre public. De voir des gens qui déplacent, même à Toulon, partout, à Lyon, pour nous suivre, ça nous motive, staff comme joueurs, pour trouver des solutions. C’est à chacun de monter ses exigences individuelles.
Il souhaite relativiser et rappelle que les joueurs travaillent tous très bien. Extrait:
J’ai connu des moments comme ça, en tant que joueur. Je me souviens à l’époque, quand j’étais chez les Bulls. On a gagné le titre et deux saisons après, on était en difficulté. Ça fait partie de notre nouveau chemin. Il faut apprendre. Les années précédentes, il y avait vraiment cette sensation « morts de faim » pour gagner quelque chose. C’est important de la retrouver. Parce que quand on est habitué à quelque chose, des fois on oublie tout le travail fait avant.
Mais moi, ce que je peux constater, c’est que les joueurs travaillent bien, à fond. On ne fait pas ça exprès de faire des mauvaises performances. On voit souvent des gens qui vont au boulot juste pour gagner leur vie.Mais pour nous, ce n’est pas ça, ce n’est pas un métier. C’est top de voir un staff soudé, un groupe soudé, des bonnes discussions. Chacun prend sa responsabilité dans son domaine. On est tous à fond pour trouver des solutions et des moyens pour retrouver notre performance.
Il l’affirme : le Stade Rochelais ne peut pas accepter des prestations si mauvaise de la part de son équipe. Extrait:
Quand je dis soudé, ça veut dire qu’on ne va pas accepter ça ! On ne va pas accepter ces performances, on ne va pas accepter d’être suffisant, des fois. On travaille tous. Chacun trouve des solutions. Chacun va travailler à fond. Moi le premier. On reste alignés, on est conscients de notre situation, on ne pas rigoler pour juste rigoler. Mais par contre, on est une équipe. On gagne ensemble et on perd ensemble. C’est ça, le Stade Rochelais. C’est pour ça que je suis venu ici, c’est pour ça que j’ai décidé de rester.
Il y a cette identité forte. Malheureusement, dans la vie d’un rugbyman ou d’un entraîneur, des fois, il y a des saisons comme ça. Mais ça ne veut pas dire qu’on va l’accepter ! C’est pour ça que c’est important d’avoir des discussions honnêtes. On ne laisse pas rentrer les discours négatifs, les petites failles. Mais par contre, on est capables de se dire la vérité. C’est ce qu’on doit faire pour retrouver notre performance.
Il refuse de parler de fracture. Extrait:
Non, il n’y a pas de fracture. Ce qu’on a vécu contre Lyon, c’était dur, je ne peux pas dire autre chose. Tu passes une semaine compliquée. On se pose tous des questions. Qu’est-ce qu’on peut faire mieux ? Qu’est-ce qu’on peut faire différemment ? Est-ce que moi, en tant qu’entraîneur, je dois passer plus de temps avec les joueurs pour discuter ?
On pose tous des questions. On attend de nos joueurs qu’ils relèvent le défi ce week-end, qu’ils répondent présents, notamment dans le combat. Il faut gagner les duels, les collisions, avant de jouer au rugby.
Il avoue que le groupe est très touché par les quatre défaites consécutives en Top 14. Extrait:
On est touchés par ça. On est tous fiers, on a tous des regrets, mais ce n’est pas forcément une question d’ego. Ok, ça nous est arrivé. Mais qu’est-ce qu’on fait maintenant ? C’est ça le plus important. C’est ce genre de discussions qu’on a ces derniers temps au club. Les joueurs sont conscients de ce que les anciens ont fait pour le club. Même si le Stade rochelais est un jeune club en Top 14, il y a tellement d’histoires fortes, de vécus forts. C’est pour ça que c’est important pour nous de rester dans le combat. Chacun va faire le maximum ce week-end, pour être plus performant.
Il l’affirme : ce ne sont pas les retours de Will Skelton et de Pierre Bourgarit qui vont tout changer. Extrait:
Quand je dis “mort de faim”, c’est quand vous n’avez jamais gagné quelque chose dans votre vie. Là, il faut juste retrouver nos objectifs cette année. Pas forcément en tant qu’équipe car on sait exactement ce qu’on a envie de faire. Mais individuellement. Les joueurs bossent là-dessus. Mais, par contre, ce ne sont pas Will et « Bourga » qui vont tout changer pour nous. Ils vont nous apporter de l’énergie, ça va créer une bonne ambiance. Mais après, c’est à chacun de prendre sa responsabilité ce week-end pour être performant, faire son rôle, gagner son duel, gagner les collisions et apporter l’énergie pour l’équipe.
En fait, le plus important pour nous, c’est ce qu’on a appris de ces quatre dernières défaites. Mais qu’est-ce qu’on peut mettre en place pour être encore plus performants ? Pourquoi on a été dominants ? Pourquoi on a réalisé des bons matchs ? Il ne faut pas non plus oublier ce qu’on a fait à Toulon. Même si on a perdu le match, les premières 60 minutes, on a joué l’un de nos meilleurs rugby. Comment peut-on reproduire ce jeu-là et retrouver la dominance ? Dans le rugby et le sport de haut niveau, si on reste dans le négatif, ça ne va pas… On reste dans le combat. Un rugbyman, c’est un guerrier. Il n’accepte pas la défaite. On n’accepte pas ce genre de performance. C’était le discours de « ROG » (Ronan O’Gara) dans la semaine.