L’auteur du plaquage dangereux qui a provoqué la tétraplégie du jeune Mathias Dantin a été reconnu coupable de plaquage dangereux.
Il a été condamné à neuf mois de prison avec sursis mais également à 2 000 euros d’amende.
Le procureur avait requis 18 mois de prison avec sursis au moment du procès.
Interrogé via La Dépêche, Mathias Dantin s’est confié sur cette procédure.
Il l’affirme : sa famille est très fatiguée. Extrait:
Très fatigué par cette procédure. On attendait cette décision depuis longtemps. Mais au final, ce sont toujours les mêmes soins médicaux toutes les quatre heures. Peu importe les peines, notre quotidien ne change pas. Mes parents aussi sont fatigués. Quand je suis là, ils sont à mon chevet.
Il se dit soulagé que l’auteur du plaquage ait été reconnu responsable. Extrait:
On est assez soulagé du fait qu’il a reconnu coupable de violences, d’un acte volontaire, avec l’intention de nuire, ayant causé des dommages irréparables. Ça nous crédibilise dans notre combat. Depuis le début je dis que ce n’était pas un accident. En tant que capitaine, j’avais demandé à l’arbitre et l’on savait que c’était la dernière action du match. Ça ne pouvait rien changer au sort du match.
Mais après avoir lâché le ballon il m’a saisi par-derrière, m’a levé et projeté sur les cervicales. Au-delà d’une faute, c’est une agression, un geste qui n’a pas sa place sur un terrain et qu’il faut assumer. Après, la peine qu’il a reçue ne changera rien à la mienne, au quotidien…
Cette décision montre que même si le rugby est un sport de combat on n’a pas le droit de commettre des violences délibérées, des agressions. Le sport n’est pas une excuse pour nuire à autrui et on est responsable comme dans la vie. J’interviens désormais auprès des écoles de rugby pour porter ce message autour des risques dans le sport et surtout répéter qu’on n’est pas là pour blesser les gens.
Il espère que cette décision puisse faire jurisprudence. Extrait:
Cette décision peut faire jurisprudence. C’était le but, qu’il y ait cette sanction, cette réponse pénale. Il faut que ça serve aux autres, que ce fait de jeu, ce fait de société ne soit pas dissimulé ou cautionné par le sport.
Dans la pratique, en UNSS, les choses ne sont pas faites correctement. On a des joueurs de niveaux différents, d’âges différents, c’est absurde. Il y a des choses à faire évoluer et des moyens de faire découvrir le rugby autre qu’à haute intensité, avec le toucher ou le flag par exemple. Pour l’heure, rien n’est acté. Mais c’est un sujet qu’on devra aborder plus tard.
Pour conclure, il réagit à la décision de l’auteur du plaquage de faire appel de cette décision. Extrait:
Appel, moi je ne peux pas le faire pour mon handicap. Ça veut dire encore plus de latence. La vérité est là. Les gens qui doivent payer payent. Nous sommes contraints d’attendre et les difficultés ne sont pas moindres, au contraire. Maintenant, il a des conséquences à assumer.
Certes il est venu s’excuser avec sa famille juste avant l’audience en décembre. Ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas pu le faire avant, qu’ils n’avaient pas de moyen de me contacter. Pourtant… Et depuis décembre, personne n’est revenu me voir pour voir comment j’allais.