Le match entre le pays de Galles et l’Irlande, disputé le samedi 22 février à Cardiff lors de la 3ᵉ journée du Tournoi des Six Nations, a marqué un tournant dans l’histoire du rugby.
Pour la première fois dans cette compétition, le carton rouge “de 20 minutes” a été appliqué, suscitant un vif débat au sein du monde du rugby.
Une première dans le Tournoi des Six Nations
Garry Ringrose a été le premier joueur du Tournoi à expérimenter cette nouvelle règle.
Auteur d’un plaquage non maîtrisé sur Ben Thomas, le centre irlandais a d’abord écopé d’un carton jaune, avant que la sanction ne soit requalifiée en carton rouge “allégé” après visionnage. Concrètement, cette sanction permet à l’équipe fautive de remplacer le joueur exclu après 20 minutes. L’objectif, selon les organisateurs du Tournoi, est de “punir le joueur et non l’équipe”.
Cette modification du règlement a eu un impact direct sur la rencontre. Alors que l’Irlande évoluait temporairement à 14 contre 15 (18-13 pour le pays de Galles à ce moment-là), elle a pu retrouver un effectif complet grâce à l’entrée de Bundee Aki, avant de finalement s’imposer 27-18.
Une règle controversée
Si cette mesure vise à éviter qu’un match ne soit trop déséquilibré après une expulsion, elle fait l’objet de nombreuses critiques.
Laurent Cardona, ancien arbitre international, s’est montré particulièrement sceptique sur France Info. Extrait :
C’est ça une équipe justement : un de ses joueurs fait une faute, il mérite un carton rouge, ça doit rester comme ça. Cela dénature ce carton rouge qui était très fort au rugby, qui était une vraie punition.
Un avis partagé par Hugo Bonneval. L’ancien international français n’a pas caché son agacement sur les réseaux sociaux. Extrait :
Le carton rouge de 20 minutes ne sert donc absolument à rien. Merci World Rugby.
Outre l’aspect disciplinaire, la question de la sécurité des joueurs est également au cœur des préoccupations.
Pour Laurent Cardona, cette mesure pourrait encourager des gestes dangereux. Extrait :
On va libérer un peu tous ces actes de jeu déloyal qui sont parfois très dangereux pour les joueurs de rugby.
Si cette règle continue d’être testée, son adoption définitive reste incertaine. Le débat est loin d’être clos et risque d’animer les discussions dans les mois à venir.