L’ancien ailier international Italien Mirco Bergamasco s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique.
Celui qui a fièrement porté le maillot du Stade-Français Paris a dévoilé sa nouvelle vie et sa reconversion professionnelle.
Il explique être désormais camionneur à mi-temps. Extrait:
Eh bien, depuis début janvier, j’ai commencé à travailler dans le convoyage pour une entreprise française. J’ai obtenu mon permis poids lourds. En fait, je déplace des camions d’un point A à un point B en fonction des exigences des clients. Bref, je suis camionneur. C’est une passion depuis petit : il n’y avait pas que le rugby dans ma jeunesse, je jouais déjà beaucoup avec des camions.
En parallèle, il entraine toujours le club de Limoges, en tant que spécialise de la défense. Extrait:
Si, je suis à mi-temps au club de Limoges, où je m’occupe de la défense (en Fédérale 1). Mais ça ne me suffit pas. Quand le club est descendu en Fédérale 1, j’ai perdu une partie de mon salaire. J’ai une entrée d’argent bien moins conséquente, mais on fait avec. J’ai droit à une partie du chômage, mais je préfère travailler à côté plutôt que de rester à la maison dans mon canapé, peinard.
Il précise avoir toujours été intrigué par le métier de camionneur. Extrait:
Il y a la réalité de la vie, c’est certain, mais j’ai toujours été intéressé et intrigué par ce métier. Vous savez, quand j’étais petit, j’avais vu le film avec Sylvester Stallone (Over the Top), où il fait le tour des États-Unis avec un poids lourd. Je m’étais imaginé à sa place, sur la route, seul. Je n’ai jamais pensé en faire mon travail, car j’étais plus attiré par le sport. Mais aujourd’hui, j’ai un CDD jusqu’à fin juin, et nous verrons ce que ça donne.
J’aime faire de la route avec un camion, vivre un peu en solitaire. Ça m’ennuie de conduire une voiture, mais en camion ça me détend. Cela fait désormais plusieurs semaines que je fais ça, et je m’amuse. Je ne le fais pas par obligation, mais parce que c’est un plaisir. Je m’amuse et j’apprends ce métier. Il peut m’intéresser si je ne trouve pas autre chose.
Par exemple, le jour de l’interview, une grosse journée de travail l’attendait. Extrait:
Je suis parti de Limoges ce matin à 8 heures pour aller à Niort. Après, je me rends en train à La Rochelle, puis je vais à Guingamp, où je dors sur place, avant de reprendre un camion pour Rennes et de retourner à Limoges. C’est un vrai boulot !
Sur la route, il réfléchit sur beaucoup de sujets. Extrait:
Je réfléchis beaucoup au rugby, à mes perspectives. Je me détends. J’écoute de la musique, des podcasts. Mais je reste attentif sur la route, parce qu’il peut à tout moment se passer quelque chose. Convoyeur, c’est un travail qui m’intéresse. Je suis très bien dans la boîte où je suis. Peut-être que j’en ouvrirai une plus tard en Italie. Je connais le patron, je l’aide aussi à développer la partie réseaux sociaux, parce que, malheureusement, je n’ai pas assez de temps pour faire des voyages. Là, c’est une semaine de vacances, c’est pour cela que je suis mobilisé.
Vous savez, j’aurai 42 ans dimanche, donc je décide seul de mes choix. Je pense que ma mère est un peu inquiète de me savoir sur la route, mais je lui répète que c’est un poids lourd et que je ne peux pas aller plus vite que 80 kilomètres/heure !
Quand le journaliste lui évoque une drôle de reconversion, il réagit. Extrait:
Je ne me suis jamais fermé de portes dans ma vie. Il y a trois ans, j’ai obtenu un diplôme de préparateur mental, et depuis un an, je suis une formation à distance de community manager. Je n’ai jamais eu de stress à faire autre chose, je vois ça comme des challenges. Il faut juste trouver le temps de tout faire, c’est ça qui est le plus difficile.
Il ne compte cependant pas s’éloigner du monde du rugby. Extrait:
Pas du tout. J’ai toujours la passion du rugby. J’ai compris, après quelques années à exercer dans le monde amateur, que le monde professionnel me correspondait beaucoup plus. L’exigence, l’organisation, un cadre très défini : tout ça colle davantage à mon caractère. Maintenant, je cherche le haut niveau. Conduire un camion me fait réfléchir à beaucoup de choses : à mes stratégies d’attaque, de défense, je prends des inspirations des matchs que je regarde. Ça me détend. Et quand je suis détendu, j’ai les idées qui fusent.
J’ai besoin de responsabilités. Dans le rugby amateur, il y a des valeurs fortes, mais il n’y a pas forcément ce goût de la performance. Moi, j’ai besoin de challenge, j’en ai besoin pour vivre. Le camion, c’est un challenge, par exemple.