Le Stade Toulousain est actuellement sous le coup d’une enquête pour avoir dépassé le salary-cap lors du transfert de Melvyn Jaminet en 2022. Une médiation a été engagée, et le club risque une forte amende.
Cette affaire repose sur un montage financier opaque impliquant plusieurs acteurs, dont l’avocat Arnaud Dubois et la société tahitienne Pacific Heart.
Selon le journal L’équipe, cette amende pourrait se situer entre entre 1 et 2 millions d’euros.
Un montage financier suspect
Pour rejoindre le Stade Toulousain, Jaminet avait contracté deux emprunts personnels afin de payer 450 000 € à son ancien club, Perpignan, comme prévu par une clause libératoire. Cependant, cet argent, qui aurait dû lui être remboursé, ne lui est jamais parvenu.
Un contrat avec Pacific Heart, prétendument destiné à financer un projet de développement aux Fidji, aurait en réalité servi à détourner ces fonds tout en échappant aux contraintes du salary-cap.
Le processus de médiation et ses conséquences
Face à ces révélations, le Stade Toulousain a choisi la voie de la médiation, permettant un règlement à l’amiable avec la Ligue nationale de rugby (LNR) et une réduction potentielle de l’amende encourue. Ce procédé avait déjà été utilisé par d’autres clubs comme Montpellier, Clermont ou le Stade Français. Toutefois, cette démarche implique implicitement une reconnaissance de culpabilité.
En situation de récidive, après une sanction pour le transfert de Cheslin Kolbe en 2023, le club risque une amende plus lourde. À cette somme s’ajoutera au remboursement des emprunts de Jaminet, augmentant l’impact financier total à environ 600-700 000 €.
Des responsabilités encore floues
L’enquête cherche à établir qui a organisé ce montage, qui en avait connaissance et où se trouve l’argent aujourd’hui. Un climat d’omerta semble s’être installé au sein du club, et aucune explication claire n’a été fournie aux actionnaires ni aux partenaires selon L’équipe.
Les 500 000 € versés à Pacific Heart n’ont jamais servi à financer un véritable projet, renforçant l’hypothèse d’un contrat fictif destiné à contourner la réglementation.
Selon plusieurs sources, c’est Didier Lacroix lui-même qui aurait donné le feu vert à cette opération. Cependant, aucune plainte officielle n’a été déposée par le club suite à cette prétendue escroquerie, ce qui interroge sur sa responsabilité. L’hypothèse d’un contrat de paille se précise.
Une réunion décisive à venir
Le 7 mars, le conseil de surveillance du Stade Toulousain se réunira pour faire la lumière sur cette affaire. Toutefois, de nombreuses zones d’ombre subsistent, notamment sur l’implication exacte des dirigeants et le rôle du commissaire aux comptes, qui n’aurait pas signalé cette dépense suspecte.
Cette affaire met en péril l’image du Stade Toulousain et soulève des questions sur l’avenir de Didier Lacroix, d’autant plus qu’il est pressenti pour conserver son poste de vice-président de la Ligue nationale de rugby lors des prochaines élections.
Une chose est sûre : Jaminet s’impatienterait de ce remboursement.