Le consultant de Midi Olympique, Richard Dourthe est revenu sur la très large victoire remportée par le XV de France contre l’Italie, dimanche dernier.
Ce-dernier avoue s’être régalé devant cette orgie de rugby.
Il évoque un match propre qui a marqué les esprits. Extrait:
“Ça, c’est une réponse de bonshommes. Ça, c’est un match propre à marquer les esprits et propulser le XV de France vers une fin de Tournoi plus réjouissante qu’on aurait pu le croire il y a encore quelques jours. Je me suis régalé comme rarement, dimanche après-midi. J’ai aimé le travail de sape de nos gros sur les points chauds, les rushs déments de Gregory Alldritt et derrière ça, les appels, les passes et ce french flair que l’on pensait naguère enterré. C’était bon, c’était beau et ça me fit songer que la sélection tricolore, bouffie de talent en toutes ces strates, est diablement séduisante dès lors qu’elle se décide à abandonner le jeu de dépossession qui fut sa marque de fabrique, aux prémices du mandat Galthié.”
En revanche, il se demande comment Fabien Galthié va gérer les joueurs qui ont performé contre les Italiens, pour le match contre l’Irlande.
Il pense notamment à Léo Barré qui pourrait perdre sa place de titulaire malgré une prestation XXL contre l’Italie, mais également à Mickaël Guillard. Extrait:
“Mais maintenant, quel est le programme ? Et peut-on vraiment changer une équipe qui gagne ? De ce que je comprends, il était écrit avant ce match en Italie que Romain Ntamack reprendrait les commandes de l’équipe à Dublin, ce qui repositionnerait automatiquement Thomas Ramos au fond du terrain. Aujourd’hui, il est évidemment impossible de dire à Léo Barré de faire ses bagages ou de sacrifier Ramos, le monsieur plus de cette ligne d’attaque. Tout comme il serait bien cruel de retirer Mickaël Guillard du quinze de départ au profit de Manny Meafou, après que le Lyonnais et ses gros cuisseaux ont fait tant de mal à nos cousins latins.”
Il se dit perplexe et interpelle clairement Fabien Galthié sur sa décision d’écarter Matthieu Jalibert. Extrait:
“Alors ? Je suis perplexe. Le fait que l’ossature de l’équipe évolue si souvent au gré des humeurs de Fabien Galthié me désarçonne. Si j’accorde à “l’émulation et la concurrence” nombre de bienfaits, j’ai par exemple du mal à entendre que Matthieu Jalibert soit enterré dans la tourbe de Twickenham pour une performance mitigée sans être mauvaise, en Angleterre. Et je m’interroge, monsieur le sélectionneur : ce joueur, époustouflant en Top 14 et en Champions Cup, est-il placé dans des conditions idoines en équipe de France ? Et comment lui demander de mourir pour vous s’il ne sent jamais, de votre part, la considération qu’il mérite ?
J’avais été le premier à hurler au scandale quand “Jalib” avait claqué la porte du groupe France à l’automne. Le premier à défendre la position de Fabien Galthié et, par extension, celle de l’institution tricolore. Je monte aujourd’hui au front pour assurer que ce qui s’est récemment produit à l’égard de l’ouvreur girondin est un enterrement de première classe et une lourde faute de management. Trois numéros 10 en trois matchs, nom de Dieu… J’ai même un temps craint, avec tout ce ramdam autour de notre charnière, que le patron des Bleus n’appelle Jeannot Lescarboura pour préparer l’Irlande.”
Richard Dourthe remet clairement en doute la manière de fonctionner de Fabien Galthié, lequel n’hésite pas à écarter les joueurs qui ratent une prestation, à l’image de Damian Penaud qui n’a pas joué contre l’Italie après son raté contre le XV de la Rose. Extrait:
“Parce que vous remarquerez qu’il n’y a que nous, finalement, pour trancher des têtes avec autant de frénésie. Et vous vous souviendrez avec moi que lorsque l’ouvreur irlandais Sam Prendergast commit une bouse pour l’ouverture du Tournoi à l’Aviva, son sélectionneur (Simon Easterby) lui maintint pourtant un soutien inébranlable et que derrière ça, le Leinsterman renversa l’Écosse à lui seul.
La guillotine, c’est la solution de facilité, monsieur le sélectionneur. Votre job, c’est aussi de mettre en confiance vos soldats et à ce titre, je ne suis même pas certain que le coup de râpe ayant écarté Damian Penaud du match en Italie ait pour lui une quelconque utilité, tant l’ailier de l’UBB n’a pas le profil pour réagir à une telle piqûre de l’ego. Dès lors, gare à l’excès de zèle, Fabien… Gare à ne pas retomber dans vos travers et risquer, un jour, de vous mettre à dos le groupe France, mon vieux frère de “cocotte.”