Le monde du rugby traverse une période délicate.
En effet, les affaires extra sportives concernant les joueurs de rugby se multiplient et donnent clairement une mauvaise image du rugby.
Des membres de l’Apare, à savoir l’Alliance des Présidents et des Associations du Rugby de l’Elite se sont confiés via Midi Olympique.
Ces-derniers expliquent en quoi consiste leur rôle. Extrait:
Le but du programme, qui s’est tenu sur les mois de janvier et février, était de sensibiliser les associations supports des 38 clubs professionnels aux problèmes d’addictions qui touchent notre société. L’actualité nous montre régulièrement que le rugby n’est pas épargné et l’Apare a jugé qu’il était important de mener des actions de sensibilisations, surtout au niveau des jeunes.
Ils confirment que les affaires de l’été dernier ont fait prendre conscience aux membres de l’Apare qu’il fallait passer à l’action. Extrait:
Les événements de l’été (affaire Jegou-Auradou, N.D.L.R.) ont joué un rôle évident, mais pas seulement. Je pense que ces débordements ne sont malheureusement que la partie émergée de l’iceberg. Il y a aussi des problèmes de contrôle antidopage qui se révèlent positifs sur des catégories jeunes. On se rend compte que l’on se pensait un peu protégés dans le milieu du sport et du rugby et que nous faisions un peu les autruches en refusant de prendre conscience de nos problèmes.
Nous sommes un peu paradoxaux : on se pense à l’abri des comportements addictifs mais nous avons un culte de la troisième mi-temps qui a pris trop d’importance et qui débordait du cadre de la convivialité. Il y a eu des accidents régulièrement, des jeunes qui se tuent en voiture après une soirée, des choses comme ça. Donc je pense qu’il fallait qu’on fasse quelque chose. Et on a des valeurs dans le rugby qui sont importantes, des valeurs sociétales qui sont très ancrées… Je pense qu’on est un sport qui peut servir d’exemple.
Il explique que des clubs travaillent en ce sens pour modifier les troisième mi-temps et éviter les dérapages. Extrait:
Ce qu’on voulait, c’était plus créer une réflexion autour de ces problématiques. Il y a des clubs qui sont en train de réinventer la troisième mi-temps, qui travaillent à faire comprendre à leurs jeunes que l’on peut très bien s’amuser sans forcément passer par l’alcool ou les drogues. Donc ça, c’est toutes ces bonnes pratiques qu’on est en train de collecter en ce moment et qu’on va rediffuser au club pour qu’il y ait une réflexion. Puis surtout, sensibiliser, parce que souvent, on se positionne à des addictions adultes, etc.
En fait, on se rend compte que ça commence très jeune. C’est ce que nous ont dit les médecins. Même à l’école de rugby, il faut commencer à se poser des questions sur les mains de 14, au collège. C’est une population qui est très sensible à l’âge du collège. C’est à ce moment-là qu’il faut se positionner. Je pense que c’est un point qui était aussi important. On ne s’était pas forcément rendu compte de ça.
Dans la foulée, ils affirment que les réseaux sociaux peuvent être dévastateurs pour certains jeunes joueurs. Extrait:
Les réseaux sociaux sont intégrés à toutes ces problématiques d’addictions, en effet. Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait quand même beaucoup de choses qui étaient en lien avec les « RS ». Des challenges qu’on peut se donner, mais aussi des images qui sont glorifiées. Les réseaux sociaux permettent un effet « boule de neige » et amplifient les effets de groupe.
Donc, on veut sensibiliser sur ses nouveaux supports pour dire aux jeunes qu’ils doivent prendre un peu de distance par rapport à ça, les inciter à réfléchir à ce qu’ils font. Les réseaux sociaux, s’ils sont mal maîtrisés, sont peut-être même pires que la drogue car plus accessibles. Cette hyperconnectivité que peuvent avoir nos jeunes, c’est le mal de notre siècle.
On se rend compte que c’est hyperperturbant puisqu’on arrive à se désocialiser totalement avec les réseaux sociaux. Et en fait, derrière, on voit bien les preuves de solitude qu’il peut y avoir actuellement. Avec ces réseaux, on est seul au milieu d’une foule.